L'île de La Réunion manque d'eau

Le comité sécheresse s'est réuni ce mercredi pour faire le point de la situation. Il demande aux réunionnais d'économiser l'eau.
Seules les régions de Saint-Paul et du Port ont des ressources en eau proches des moyennes saisonnières.
Ailleurs le déficit est préoccupant.
L'Est généralement abondamment arrosé, manque d'eau en ce début d'année. A Saint-André un arrêté municipal a été pris pour interdire l'arrosage des jardins et le remplissage des piscines.

Un appel au civisme

Chacun doit faire un effort pour permettre, le plus longtemps possible, la distribution de l'eau potable au robinet à tous.
Les pluies tombées ces derniers jours n'ont pas encore permis le comblement du déficit.

A l'Office de l'eau, Julien Bonier espère, non pas un cyclone qui ne semble pas se dessiner à l'horizon, mais au moins des précipitations soutenues, qui permettent à la l'île de reconstituer ses stocks.
 
En images avec Hakime Ali Saïd, Alix Catherine et Philippe Vaïtilingom.
©reunion

Voici le communiqué du Comité Sécheresse publié à l'issue de la réunion :

Sur les 6 derniers mois de 2016, c’est une petite moitié Sud-Ouest de l’île qui demeure en état de sécheresse marquée, même si les pluies de novembre et décembre ont un peu amélioré la situation. En ce début du mois de janvier, c’est la même zone où les précipitations font le plus défaut.
Sur les 15 premiers jours du mois de janvier, le déficit moyen s’établit à près de 60 % par rapport à la normale sur la même période. Les prévisions météorologiques pour les prochaines semaines ne sont pas favorables, en termes de précipitations, même si une cyclogenèse est possible au nord-est des Mascareignes dans les prochains jours. 

Les effets de cette situation déficitaire sont particulièrement marqués pour quelques communes, La Possession, Saint-André, Sainte-Marie, Le Tampon, Salazie, Cilaos, et Saint-Joseph où des plans de coupure ont été mis en place la nuit, sur certains secteurs limités de leur territoire, principalement dans les hauts.
Sur le Nord et l’Est les plans de coupure mis en place ont été suspendus suite aux précipitations de la mi-janvier. Pour les autres communes, même si la situation peut-être tendue, les capacités des infrastructures et les mesures d’exploitation permettent de pallier les difficultés liées à l’augmentation des consommations. 

Bien qu’il y ait des signaux d’alerte, le comité a considéré qu’il n’y avait pas lieu de mettre en œuvre des mesures générales, intercommunales ou départementales, de restriction des usages de l’eau, mais a souhaité appeler à la vigilance l’ensemble des acteurs en charge de la distribution de l’eau et sensibiliser les Réunionnais à cette situation.

Il est rappelé que chaque collectivité, peut, en fonction de la situation particulière de son territoire, être amenée à prendre des mesures de restriction des usages adaptées à la situation locale, le cas échéant. Les communes de Saint-André, Salazie, Le Tampon, la Possession, Saint-Joseph et de Cilaos ont pris un arrêté municipal de restriction des usages de l’eau. Il est demandé aux habitants de ces communes de se conformer à ces arrêtés pour permettre à tous de disposer de l’eau pour les usages essentiels et à la police municipale de veiller à leur bonne application. 

S’agissant des usages agricoles, une réunion sera organisée dans les prochains jours avec les acteurs agricoles pour coordonner les actions permettant de limiter les conséquences de la sécheresse. 

D’un point de vue sanitaire, l’ARS vient de diffuser un dépliant qui rappelle que, lorsque l’eau revient au robinet après une coupure d’eau, les usagers doivent être informés et il est recommandé de prendre des précautions. En effet, au moment de la remise en service, l’eau peut être impropre à la consommation durant plusieurs heures et il est recommandé durant cette période de :
  • ne pas utiliser l’eau pour la boisson ou la préparation des aliments ;
  • privilégier les usages non alimentaires (toilette, WC, ménage…) ;
  • préférer la consommation d’eau embouteillée.
Il est conseillé, en cette période sèche, d’avoir une utilisation la plus économe possible de l’eau, aussi bien pour les particuliers que les collectivités grandes consommatrices.

S’agissant du risque incendie, cette période sèche est propice aux départs de feux, il est nécessaire de proscrire les pratiques de brûlage de végétaux coupés et d’écobuage. 

L’évolution de la situation sera suivie dans les prochaines semaines et le Comité Sécheresse pourrait de nouveau être réuni pour faire un nouveau point de la situation.