A la tête du SDIS de La Réunion, le colonel Frédéric Léguillier répond à la polémique soulevée par Michel Mani, le président du Syndicat autonome du personnel du SDIS 974 (SAPSDIS), au sujet des effectifs mobilisés sur l’incendie qui a fait cinq morts, dont quatre mineurs, à Montgaillard, dans la nuit du 12 au 13 décembre.
"Je comprends les interrogations qu’on peut avoir sur les effectifs, mais quand on est sur un feu qui dure deux jours et demi avec plus de 100 sapeurs-pompiers engagés, le sujet ce n’est pas d’être 13, 15 ou 18. Mais c’est de pouvoir réunir toutes les forces en nombre et de réaliser tous les sauvetages que l’on peut dans les meilleurs délais", réplique le patron du SDIS 974.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
"Un feu sans précédent"
Le colonel Frédéric Léguillier rappelle qu’il s’agit d’un "incendie hors-norme", d’un "feu sans précédent", y compris à l’échelle nationale. C’est également ce que défend Jean-Marc Loubry, expert en incendie auprès de la Cour d’Appel de Saint-Denis, et accessoirement ancien directeur du Sdis à La Réunion.
Jean-Marc Loubry explique que de nombreux aspects sont à prendre en compte : de la conformité des matériaux de l’immeuble à la réglementation, à la maintenance du bâtiment, en passant par l’utilisation des locaux faite par les résidents et bien sûr la question de l’opérationnel le soir de l’intervention.
"Je crois que dans cette situation, il n’y a pas une faute de l’un, une faute de l’autre, une lacune de l’un, une lacune de l’autre. C’est un ensemble d’éléments qui malheureusement se sont produits en même temps et qui amène à cette situation de crise", conclut le général Jean-Marc Loubry.
Regardez l'interview de Jean-Marc Loubry sur Réunion La 1ère :
La plainte du syndicat de Michel Mani
Invité du journal télévisé de Réunion La 1ère ce mercredi midi, Michel Mani n’avait pas mâché ses mots en pointant du doigt les conditions dans lesquelles les soldats du feu sont intervenus. "On a des morts sur la conscience. Notre métier c’est de sauver des vies et non de ramasser des cadavres", a notamment lâché le syndicaliste en expliquant notamment que le nombre de pompiers de garde dans les centre de secours étaient inférieur à ce qui était prévenu par le "règlement opérationnel".
Il a indiqué que son syndicat, le SAPSDIS974, comptait déposer une plainte contre X a priori pour "mise en danger de la vie d’autrui" et qu’il appelait les familles sinistrées à déposer également plainte.