Les flammes ravagent toujours les Hauts de l’Ouest de l’île de La Réunion ce lundi 9 novembre au matin. Le feu s’est fortement intensifié dans la nuit, et a sauté la route forestière. Le pire est à craindre pour les soldats du feu. Un second Dash a été demandé.
LH avec Gaël Le Dantec •
Malgré leur lutte acharnée tout au long de la nuit, les sapeurs-pompiers doivent faire face à un feu d’ampleur. Près de 200 hectares sont déjà partis en fumée. 90 soldats du feu et 18 engins sont mobilisés. Les flammes ont sauté la route forestière au cours de la nuit. Le pire est à craindre.
Trois jours et trois nuits que les soldats du feu luttent pour contenir et venir à bout de l’incendie qui ravage le Maïdo depuis samedi matin. Des centaines d’hectares ont été ravagés. Faune flore, et même le Belvédère du Maïdo ont été détruits. Après avoir été cloué au sol au début de l’incendie, le Dash 8 a pu intervenir et ainsi venir en soutien des hélicoptères mobilisés dans la lutte.
Une nuit "extrêmement difficile"
Les conditions climatiques se sont dégradées dans la soirée. Le vent s’est renforcée et impossible pour le Dash et les hélicoptères bombardiers d’eau d’intervenir durant la nuit. Une nuit " extrêmement difficile ", selon le commandant Gérard Maillot, en charge des opérations au Maïdo.
Les sapeurs-pompiers ont tenté d’empêcher le feu de sauter la route forestière et d’éviter la propagation des flammes au-delà de la piste de la Glacière. Le second objectif a pu être tenu, pas le premier. Malgré leurs efforts, le feu est passé vers 1h du matin et le bilan est désormais lourd. Ce lundi matin, près de 200 hectares ont été brûlés.
Les soldats du feu ont dû adopter une attitude défensive de protection durant une bonne partie de la nuit, pour protéger les personnels et le poste de commandement. Ce dernier a d’ailleurs dû être déplacé. Les pompiers ont été confrontés à des vents tourbillonnants.
Retour sur une nuit de lutte particulièrement éprouvante, reportage de Réunion la 1ère.
Avant que cette étape ne soit franchie, l’enjeu se limitait à une centaine d’hectares, désormais plus de 500 hectares de nature seraient menacés, la forêt de Tamarins comprise. La tâche des soldats du feu se complique donc, et la stratégie complète pour venir à bout des flammes doit être revue. Les pompiers s’engagent désormais dans une opération de très longue durée, elle pourrait durer plusieurs semaines.
Le parquet de Saint-Denis a ouvert une enquête. La piste criminelle pourrait être privilégiée. Les enquêteurs démarrent tout juste leurs investigations. Dans quelles circonstances le foyer a-t-il pu se déclencher dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 novembre ? Y a-t-il eu un ou plusieurs départs de feu ? L’incendie est-il volontaire ? Ils tenteront de répondre à toutes ces questions.
Le procureur de Saint-Denis, Eric Tuffery, invité de la matinale de Réunion la 1ère, rappelle ce lundi matin qu’un pyromane s’expose à 15 ans de réclusion criminelle s’il met volontairement le feu à la nature. Lors des précédents incendies au Maïdo, un sapeur-pompier avait été condamné pour de tels faits.