Indignations, colère, tristesse : les réactions face à la multiplication des actes de vandalisme à La Réunion

Une statue du Mahatma-Gandhi retrouvée décapitée à Villèle
Depuis une semaine, les actes de vandalisme se multiplient sur des lieux symboliques de la religion tamoule à La Réunion. Indignations, colère, tristesse : les politiques et la communauté tamoule réagissent.

Vols et dégradations au temple de Bois Rouge, la statue de Ghandi décapitée à Villèle, autres détériorations aux cimetières de Champ-Borne et Bras-Panon.

Depuis une semaine, les actes de vandalisme se multiplient sur des lieux symboliques de la religion tamoule à La Réunion. Plusieurs plaintes ont été déposées, mais en attendant une communauté est sous le choc.

Réactions de la communauté tamoule

"On est en 2023, on parle de solidarité, de vivre ensemble à La Réunion et quand on voit de tels actes, ça nous met en colère et c’est surtout beaucoup de tristesse, confie Jean-Luc Amaravady, président de la Fédération Tamoule de La Réunion.

Il faut surtout garder son calme, laisser la justice faire son travail. Par contre, on attend des sanctions sévères envers ces fauteurs de troubles.

Jean-Luc Amaravady

Dans un communiqué, Selvam Chanemougame, président de l'association tamoule Tamij Sangam, dénonce "le comportement de ou des individus responsables de ces actes odieux ». « Nous avons entière confiance à la Justice de notre pays pour afficher une grande sévérité", écrit Selvam Chanemougame.

Nous ne sommes plus à l'époque où la pratique de notre religion devait se faire en catimini. La liberté de culte est le socle de notre République.

Selvam Chanemougame

Réactions politiques

Les politiques réagissent également. Dans un communiqué, Huguette Bello exprime son  indignation, sa colère et sa tristesse. "À l’heure où partout dans le monde des conflits déciment des populations victimes, la collectivité régionale, qui s’associe à l’émoi de la communauté tamoule, condamne fermement ces actes odieux", écrit la présidente de Région. Pour Huguette Bello, ces "agissements témoignent d’un racisme ordinaire et révèlent, somme toute, la bêtise et l’ignorance de leurs auteurs, à quelques jours du 11 novembre", "jour de l'Armistice de la Première Guerre mondiale mais c'est aussi le jour de la commémoration de la fin de l’engagisme, le 11 novembre 1882"

Quelle que soit la composante de notre union qui en serait la cible, nous ne tolérons donc jamais que de tels actes de lâcheté et d’ignorance s’attaquent aux fondements de notre modèle de vivre-ensemble.

Huguette Bello

De son côté, Cyrille Melchior, le président du Département, fait part de sa "consternation" et condamne ces faits. Il dénonce des actes d’une "grande lâcheté, des profanations qui blessent une communauté dans ses croyances et ses convictions sont totalement inacceptables"

La Réunion est la terre du vivre-ensemble et chacun doit pouvoir y vivre librement son culte, dans le plus grand respect de tous.

Cyrille Melchior

Surveillance renforcée des lieux de culte

D’autres élus de l’île ont aussi réagi. Un peu plus tôt, dans un communiqué le préfet de La Réunion Jérôme Filippini a "condamné fermement les faits commis ces derniers jours visant la communauté tamoule". Il ajoute aussi que des tags ont été découverts près de l’école primaire Jean Monet à Plateau Caillou. 

La Réunion est forte de son multiculturalisme et de son vivre-ensemble. J'appelle chacun et chacune à préserver cette richesse, dans le respect des croyances individuelles.

Le préfet de La Réunion

La préfecture indique aussi que des enquêtes judiciaires sont diligentées et qu'une surveillance renforcée des lieux de culte est mise en œuvre.