Le premier bilan des fortes pluies qui ont noyé le Nord de Madagascar et sa capitale, la semaine dernière, est de 26 morts et 47 000 sinistrés. Ces drames sont la conséquence des événements pluvieux-orageux, qui ont provoqué d'importantes inondations des quartiers situés en aval d'Antananarivo et des précipitations diluviennes dues de la tempête tropicale modérée Ana. Les météorologues n'avaient pas enregistré de tels cumuls de pluie depuis 1959, explique L'Express de Madagascar.
Malheureusement, en 63 ans, le visage de Mada a été totalement bouleversé. La démographie et la misère ont transformé les banlieues. Les environs des plus grandes cités sont désormais des bidons-villes. Les constructions sauvages se sont multipliées et il est impossible de déloger les familles de ces cases en tôles souvent fabriquées avec des matériaux récupérés, à droite et à gauche. Pour se préserver des eaux pluviales, les habitants de ces quartiers ont fabriqué des barrages de fortunes. Remblais, détritus ont été emporté lundi par une déferlante. L'un des barrages a cédé...
Toutes les villes du Nord sont inondées
La majorité des tragédies enregistrées par le Bureau national de la gestion des risques et catastrophes (BNGRC) ont eu lieu dans la proche banlieue de la capitale. Cependant, des informations officielles commencent à remonter des districts voisins. Fianaranstoa et Manjakandriana comptent chacun trois décès. À Moramanga, on déplore la mort d'un enfant de 5 ans. Il a été emporté par les eaux et son petit corps, sans vie, a été retrouvé le long d'une berge. Des voisins de cette famille sont portés disparus. Comme le marmaille, ils n'ont pu échapper à la déferlante, provoquée par la rupture d'un barrage installé en amont de leurs petites cases.
Lundi matin, les autorités comptabilisaient 47 261 sinistrées. Ce bilan est provisoire. Un glissement de terrain mortel s'est produit dans la nuit de dimanche à lundi à Ankadifotsy Ambodivona. Deux maisons ont été détruites par les blocs rocheux. Les voisins estiment que dix personnes vivaient là. Ampitatafika et Ambohitrimanjaka ont été évacuées en début de nuit. La première localité était menacée par la crue imminente de la rivière Sisaony, les habitants de la seconde ville risquaient d'être submergé par une déferlante, dans la nuit, suite à la rupture d'un barrage quelques kilomètres plus haut précise Madagascar-Tribune.
En clair, c'est une nouvelle catastrophe pour Mada qui devrait avoir vraiment du mal à se relever de ces dernières tragédies.
Les écoles sont fermées jusqu'au 28 janvier
Les écoles des districts du Nord de la Grande île (Maintirano et Besalampy pour la région Melaky) sont fermées jusqu'au 28 janvier 2022. Les activités pédagogiques dans l'enseignement prodessionnel et Supérieur doivent reprendre, normalement, ce mercredi 26 janvier 2022. Cependant, les directions des différents établissements s'adaptent aux recommandations en fonction de la situation locale, précise Midi-Madagascar. Il est impossible d'avoir une décision unique, tant les conséquences des derniers événements météorologiques sont différentes.
Ces inondations exceptionnelles, la Covid, le kéré, une reprise économique incertaine ; est-il possible de se projeter vers l'avenir de telles conditions ? Cette question est légitime face à cette situation. Il va falloir beaucoup d'abnégation pour franchir ce nouvel obstacle.