Les autorités étaient réunies, mercredi matin, autour du président de la République et du maire d'Antananarivo, pour organiser les secours dans les quartiers du bas de la capitale et dans sa proche banlieue. Les fortes pluies qui touchent les hauts plateaux depuis plusieurs jours, sont à l'origine de dégâts inimaginables. Les gymnases et les salles municipales ont été pris d'assaut par les sinistrés. Les secouristes ont été obligés d'installer des tentes pour abriter des familles, jetées à la rue par la brusque montée des eaux dans leurs cases.
L'Express de Madagascar, nous apprend que des centaines de victimes ont passé la nuit dans leurs maisons inondées, ou dehors, sous une tôle ou sous une bâche : "Les tentes, qu'on leur avait promises, n'étaient pas encore arrivées". Seuls, cent-trente, des deux-cent-cinquante habitants d'Ankasina ont pu être pris en charge. Nirina, l'une des mères de famille recueillie, raconte la nuit atroce qu'elle vient de vivre : "Notre fils a failli se noyer dans la case. Il est tombé dans l'eau, il était coincé sous le lit. Je me suis précipité dans l'eau pour le chercher".
Les digues ont cédé
De nombreux quartiers de la ville basse d'Antananarivo ont été construits sur les marais. Cette zone "asséchée", est le réceptacle des eaux de pluie des sommets, où trône la capitale. Les maires successifs et les présidents se sont toujours inquiétés de ces constructions sauvages, mais comment lutter contre l'explosion de ces bidons-villes quand on manque de logements sociaux et de financements pour répondre à l'urgence.
Les occupants de ces secteurs luttent à leur manière contre les possibles inondations. Le problème est la multiplication des digues et des remblais. Depuis deux jours, les spécialistes sont mobilisés pour colmater les brèches et désengorger les canaux d'évacuation d'eau. Un travail titanesque réalisé avec des moyens dérisoires. Les techniciens et ouvriers utilisent des barques pour acheminer les sacs de sables et inspecter les digues. Ils disposent de deux pompes qui permettent d'évacuer 250 m3 par heure, nous apprend Midi-Madagascar.
Dans ces conditions, logiquement, le ministère de l'Éducation a suspendu, au moins jusqu'à demain, les cours dans les communes à risque. Une carte vient d'être publiée afin de visualiser en un clin d'œil, les zones concernées.