Intempéries, mouche des fruits : une mauvaise saison pour les mangues péi

La saison des mangues touche à sa fin, et le fruit s'est fait rare cette année.
La saison des mangues touche à sa fin, et le fruit s'est fait rare cette année. Il y a eu peu de mangues sur les étals, et à des prix souvent élevés. La faute au vent, à la difficile floraison, et surtout à la mouche des fruits qui continue de faire des ravages.
Les producteurs de mangues sont unanimes : la saison est décevante, et même catastrophique pour certains. Les mangues se font rares cette année sur les étals des marchés. Les intempéries et les maladies, dont les mouches des fruits, sont les principales responsables de cette pénurie. Selon la chambre d'agriculture de La Réunion, certains producteurs auraient perdu la moitié de leur récolte.
 

Du vent et des insectes

"Nous avons eu de grosses floraisons, puis un insecte s'est attaqué aux fleurs, remarque Alexandre Law-Yat, producteur de mangues au Cap Lahoussaye. Ensuite, il y a eu un vent d'Est important qui a fait chuté pas mal de fruits, puis Calvinia est arrivé et des mangues ont encore chuté". Au-dessus de 50 à 60 km/h de vent, les mangues proches de la maturité tombent des arbres.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 
©reunion
 

20% de pertes

Résultat : la production d'Alexandre Law-Yat est en baisse cette année. Il produit en moyenne 700 tonnes de mangues par an, mais cette fois, il déplore une perte d'environ 20%.

Thierry, employé, découpe une mangue : "Regardez ici ! C'est la mouche des fruits, on peut trouver jusqu'à 100 larves de mouche dans une mangue". Cet insecte originaire d'Asie est arrivé à La Réunion en 2016. Pourrissements, coulures et émergences d'asticots : la mouche détruit de nombreux fruits et légumes et s'y reproduit. Au total, 400 variétés de fruits seront répertoriées comme menacées par cet insecte.  
 
La saison des mangues touche à sa fin, et le fruit s'est fait rare cette année.
 

Des mangues plus chères

Un peu plus loin sur son terrain, Alexandre Law-Yat a aménagé une fosse. "Ce sont des mangues abimées, tachées ou mangées par les oiseaux, explique le producteur. Nous les mettons dans une fosse pour qu'elles pourrissent et surtout pour éviter la prolifération de la mouche des fruits". Sur cette exploitation, elles sont broyées ou jetées dans la fosse. Les fruits victimes de cette mouche sont invendables.

Entre les intempéries et les maladies, "le manque à gagner est important pour la filière", assure Alexandre Law-Yat. "Nous sommes obligés de vendre plus cher que d'habitude". Cette année, le prix du kilo de mangue avoisinait les dix euros. "Il ne descendra pas en dessous de 5 ou 6 euros", estime le producteur.