Les 11ème Jeux des Îles de l'Océan Indien se sont achevés dimanche 3 septembre. Réunion La 1ère revient sur les 11 choses à retenir de cette édition à Madagascar.
1. Le drame de la porte 5
Les jeux n’auraient pas pu plus mal commencer. Vendredi 25 août, un mouvement de foule à une des entrées du stade Barea, à Antananarive, a causé la mort de douze personnes, dont sept enfants. Près de 80 autres personnes sont blessées.
Une des barrières aurait cédé sous la pression de la foule amassée à l’extérieur du complexe. Le drame s’est produit alors que la cérémonie d’ouverture des 11ème Jeux des Iles de l’Océan Indien se tenait à l’intérieur. Dans son discours, le président malgache, Andry Rajeolina a invité la foule a honoré la mémoire des victimes en observant une minute de silence.
2. La première médaille réunionnaise
Elle a ouvert la voie aux 450 athlètes du club R. Dans la matinée du 26 août, Stéphanie Lauret décroche les toutes premières médailles réunionnaises, trois médailles en argent glanées en haltérophilie, en épaulé-jeté, arraché et au total olympique. La Saint-Pierroise qui concourrait chez les -49kg était aussi la capitaine de l’équipe féminine d’haltérophilie.
3. Alizée Morel, athlète la plus titrée des Jeux
Elle a illuminé le bassin de Vontovorona pendant cinq jours. Alizée Morel, porte-drapeau féminin de la délégation réunionnaise, est devenue l’athlète la plus titrée des Jeux, tous sports confondus, toutes nations confondues, avec 28 médailles. Elle bat ainsi le précédent record de 21 médailles détenu par un autre nageur réunionnais, Franck Schott.
4. Le grand retour du tennis réunionnais
Il a fallu attendre 20 ans et cinq éditions des jeux pour retrouver le plus précieux des métaux au cou des finalistes en double.
Les Réunionnais Florent Bax et Giovanni Roméo ont remporté la finale du double messieurs à 5-7, 6-3, 10-8, et repartent avec la médaille d'or. Florent Bax qui s’impose aussi dans le simple en battant le malgache, Toky Ranaivo au tie-break.
5. L'arbitrage malgache
Dans plusieurs disciplines, l'arbitrage a parfois été litigieux. Exemple avec la Réunionnaise Pauline Payet qui disputait la finale simple dames face à la numéro 1 malgache.
En larmes sur le banc, Pauline Payet s’indigne. "Je le vis très mal, je me fais clairement voler, assure-t-elle. Le service est à côté, le juge de ligne annonce la faute, la balle est fausse. L'arbitre descend, me montre une trace qui est 15 ou 20 centimètres derrière".
La déception était aussi énorme pour David Moucouveia, dans la catégorie des -60kg. Le boxeur n'a pas pu achever son match contre le Mauricien Jean Jerry Agathe. L'arbitre a mis fin au match sans raison apparente.
Enfin comment ne pas revenir sur la fausse joie du judoka Ethan Baillif, un bref instant en or en -60kg, après que l’arbitre a infligé une troisième pénalité à son adversaire malgache alors que le réunionnais était mené. C’était sans compter l’intervention du comité arbitral, qui est revenu sur cette décision. Entre temps le public s’était enflammé, et une chaise pliante avait atterri sur le tatami….
6. La ferveur du public malgache
Dans le monde footballistique, il est apprlé le douzième homme : le public. Il a le pouvoir d’infléchir le déroulement d’une compétition. Les équipes gagnent d’ailleurs plus facilement à domicile qu’à l’extérieur. Et le public malgache est un supporter des plus investis.
Des pistes d’athlétisme, aux tribunes des gymnases, en passant par les 40 000 places du stade Baréa, les supporteurs malgaches ont crié haut et fort leur fierté d’accueillir ces 11e jeux des Îles. Slogans, chansons, corne de brume et même une trompette étaient de la partie. Et à la fin ce sont les malgaches qui gagnent !
7. Le record de médailles pour Madagascar
La Grande île était déjà titulaire du titre, engrangé en 2007 avec 100 médailles d’or. Pour ces jeux organisés là aussi à domicile, Madagascar a battu son propre record, et aligne 121 médailles d’or.
Les Malgaches devant Maurice (91) et La Réunion (80).
8. Le mal du pays
Il n’y a que 900 kilomètres et une heure de décalage entre l’île intense et la Grande île, mais quelques dizaines d’années les séparent en terme d’infrastructures et normes d’hygiène.
Dans ce pays qui compte parmi les plus pauvres de la planète, nombreux sont les athlètes réunionnais à avoir souffert de maux de ventre. A tel point que pour l’entame de la compétition face aux Comores, l’équipe réunionnaise de football n’a pu aligner tous ses titulaires. Une "tourista" galopante aussi au sein de la sélection de rugby, qui a pendant un temps, douté de sa capacité à jouer la finale du tournoi.
A ces petits désagréments intestinaux, s’ajoutent les difficultés d’hébergement. Les sportifs étaient pour certains à plusieurs heures des sites de compétition, au vu de la distance et des embouteillages.
9. La suprématie du handball réunionnais
Favorites dans le tournoi féminin de handball des 11e jeux des îles de l’océan indien, les Réunionnaises n’ont pas failli à leur rang. Elles remportent la finale face à Madagascar (30-22).
De même pour les hommes, qui ont battu Mayotte(28-16) pour se parer d'or.
10. Le "Bade" Buzz
Entre la colère et le désarroi, Jean-Pierre Bade, sélectionneur de l’équipe réunionnaise de football n’a pas mâché ses mots après la défaite du club R face à Madagascar en finale. Il estime que le pénalty accordé dans les toutes dernières minutes des prolongations était injustifié.
Ces Jeux des Iles sont une mascarade ! Toutes les disciplines ont été volées, on n’aurait pas dû participer à ce tournoi, on s'est fait voler
Jean-Pierre Bade, sélectionneur
11. Le spectacle de drones
Déployés lors de la cérémonie d’ouverture et pendant celle de clôture de ces 11e Jeux des Îles, la flotte de drones a ébloui les spectateurs et le public présent en nombre dans le stade Baréa. Les tableaux successifs peint à la led dans la nuit noire de Tananarive étaient somptueux et visibles à des kilomètres à la ronde. Autant d’un point de vue esthétique que technique, l’emploi des drones est un succès.