Journée de l’hygiène menstruelle : encore trop de précarité pour les Réunionnaises

Ce vendredi 28 mai, c’est la journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Lancée en 2014, son objectif est de briser les tabous et à sensibiliser à l'importance d'une bonne hygiène menstruelle. La précarité menstruelle touche encore de nombreuses femmes réunionnaises.

La précarité menstruelle est encore trop importante, notamment dans les départements d’Outre-Mer. La journée mondiale de l’hygiène menstruelle vient sensibiliser et briser les tabous sur le sujet.
 

Une hygiène qui a un coût

De 4 euros le paquet de serviette à plus de 30 euros pour une culotte menstruelle, les menstruations coûtent cher. A La Réunion, 13% des étudiantes déclarent avoir choisi, au moins une fois, entre l’achat d’une protection menstruelle et un autre produit de première nécessité.

L'Union des Femmes Réunionnaise réclame le remboursement par la sécurité sociale des serviettes, tampons, cups ou autres culottes périodiques. En juillet 2019, l’association s’étonnait de ne pas voir de protections intimes parmi les produits de première nécessité dans les colis humanitaires.
 

Le Gouvernement souhaite aujourd’hui mettre en place un plan en 4 étapes pour réduire la précarité menstruelle avec une enveloppe de 5 millions d’euros. Le coût de la vie étant plus cher dans notre île, le sujet pose un vrai problème de société. Mais aussi de santé publique explique Nadine Caroupanin, déléguée régionale aux droits des femmes.

Nadine Caroupanin, déléguée régionale aux droits des femmes, interrogée par Indranie Pétiaye :

Nadine Caroupanin interrogée par Indranie Pétiaye

 

Un produit de première nécessité

Habituée à distribuer des colis alimentaires dans l’Est de l’île, Rolande Cazal, elle, ne s’attendait pas à ce que des femmes et des adolescentes lui demandent d’y ajouter des protections hygiéniques. Depuis la crise sanitaire, elles ont du mal à se procurer ce nécessaire pourtant essentiel. Elle tente d’obtenir un partenariat avec une grande surface pour récupérer les serviettes et tampons invendus.

(Ré)écoutez le reportage d'Indranie Pétiaye :

Protections menstruelle - Indranie Pétiaye

 

Au delà du coût, la santé !

Dans une société où le sujet des règles est encore tabou, il n’est pas évident de l’amener dans le débat public. Au delà de leur coût, les produits contenus dans les serviettes et tampons sont aussi pointés du doigt. Certaines protections féminines seraient remplies de perturbateurs endocriniens et la plupart du temps, la composition exacte n'est pas indiquée.

Il aura fallu attendre le 24 novembre 2020 pour qu’un premier pays, l’Ecosse, rende l’accès aux protections hygiénique entièrement gratuites. Le 23 février dernier, en France, Frédéric Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, avait annoncé que les protections périodiques seront gratuites pour les étudiantes. Une mesure qui entrera en vigueur à la prochaine rentrée universitaire.

"Dès les prochaines semaines, les résidences universitaires des CROUS et les services de santé universitaires seront équipés en distributeurs de protections hygiéniques gratuites et respectueuses de l’environnement. Ces distributeurs seront déployés sur l’ensemble des campus universitaires." peut-on lire sur le site du gouvernement.