"Il y a des gens qui réagissent très bien à l'homosexualité ou à la transidentité, tant que ce n'est pas chez eux", raconte par expérience Xylric Lépinay, le président d'Orizon. L'association réunionnaise lutte depuis plusieurs années contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle et l'identité de genre.
Une journée qui date de 1987
Ce 11 octobre, c’est le "coming-out day" : une journée destinée à aider ceux qui n'ont pas encore fait leur coming-out ! Le coming out, c'est la contraction de "coming out of the closet", c'est-à-dire sortir du placard. C'est donc l’annonce publique d’une orientation sexuelle ou d’une identité de genre.
Cette journée remonte à la seconde marche à Washington pour les droits des gays et lesbiennes, le 11 octobre 1987. Ce jour-là, plus de 500 000 personnes manifestent pour la reconnaissance de l’homosexualité. L’année suivante, à l’occasion de la première journée du coming-out, des milliers de gays et de lesbiennes publient leurs noms dans les journaux. Aujourd’hui, la journée est mise en avant pour augmenter la visibilité des personnes LGBT.
Être accompagné
Pour le président d'Orizon, cette journée ne suffit pas à changer les choses car "c'est tout au long de l'année qu'il faut travailler sur ces choses-là !" Mais c'est déjà un premier pas. Et le plus important, c'est d'être accompagné. "Etre accompagné et avoir testé avant, complète Xylric Lépinay. Ce que font pas mal de gens, c'est de tâter le terrain avant, mais il n'y a pas moyen de savoir en avance la réaction. Le coming-out dépend vraiment de la personne, c'est à elle de jauger le rapport bénéfice/risque. Il y a beaucoup de gens qui ne font pas leur coming-out au même moment, dans le même cercle. Et en tant que proche, il ne faut jamais évoquer l'orientation sexuelle si on n'est pas sûr que la personne a en parlé dans un cercle déterminé sinon on appelle ça un outing et ça peut avoir des conséquences dramatiques."
Le coming-out et après ?
Ces dernières années, plusieurs personnalités ont fait leur coming-out, telles qu'Eliott Page, Miley Cirus ou encore Cara Delavigne. Des exemples qui peuvent aider à prendre confiance, mais dont il faut se méfier, complète le président de l'association péï. "Le fait que plusieurs personnalités se soient affirmées LGBT, ça aide mais il faut bien dire qu'elles n'ont pas les mêmes conditions que nous, aussi bien financièrement qu'en terme de logement. Elles n'auront pas les mêmes capacités à se retourner si ça ne se passe pas bien". L'association vient en aide aux personnes qui peuvent avoir besoin d'aide si le coming-out est mal accepté par la famille ou les proches.