Journée mondiale de l’océan : se mobiliser pour préserver cette source de vie

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Source de vie, qui abrite un patrimoine naturel exceptionnel, l’océan, et notamment l'océan Indien, est soumis à de fortes pressions. La journée mondiale de l’océan, ce mercredi 8 juin, est l’occasion de sensibiliser sur les dangers qui le guettent et sur la nécessité de l’en préserver.

L’océan couvre plus de 70% de la planète, produit au moins 50% de son oxygène, stocke jusqu’à 30% de CO² et abrite la majeure partie de la biodiversité terrestre.  

Avec 90% des populations de gros poissons déjà épuisées et 50% des récifs coralliens détruits, les océans ont subi des niveaux d’exploitation de ses ressources naturelles incomparables.

Poissons et coraux dans le lagon, La Réunion.

   

Les pressions sur l’océan restent fortes à La Réunion

A La Réunion, la population se tourne de plus en plus vers la mer. Les pressions sont toujours très fortes, en termes de pollution plastique, chimique, en termes d’artificialisation du littoral, en termes de surpêche ou encore en termes de bruits humains sous l’eau, explique Jean-Marc Gancille, responsable de communication de Globice.  

Depuis 2001, l’association Globice Réunion mène des études qui ont permis de mettre à jour la richesse que constitue le patrimoine naturel exceptionnel que sont les cétacés. En 20 ans, il y eu une réelle prise de conscience de la diversité d’espèces autour de La Réunion, jusqu’à 24 espèces différentes.  

Chaque hiver austral, de nombreuses baleines à bosse viennent, par exemple, y mettre bas et élever leurs baleineaux. Mais ces mammifères marins sont, comme les océans, particulièrement fragiles et menacés. Pourtant ces cétacés sont indispensables au développement des écosystèmes des océans.

Jean-Marc Gancille, responsable de la communication et du développement de Globice

Les baleines ont une forte influence sur les écosystèmes marins

En 1982, la Commission baleinière internationale décrète un moratoire sur la chasse pour freiner le déclin des baleines. Le déclin du nombre de grandes baleines, estimé entre 66% et 90%, aurait probablement modifié la structure et le fonctionnement des océans, apprend-on dans un dossier spécial publié sur le site Organisation bleue.  

Les scientifiques ont observé l’évolution de l’écosystème entier sur la période du déclin des baleines, puis après la mise en place du moratoire. Il en ressort que les baleines avaient probablement une forte affluence sur les écosystèmes marins avant l’avènement de la chasse industrielle.

   

Maillon indispensable de la chaîne alimentaire

Les cétacés rendent d’importants services, notamment en séquestrant le carbone dans l’océan. Une baleine peut séquestrer 33 tonnes de CO² par année, ce qui est beaucoup plus qu’un arbre, selon une étude publiée dans le Ecological Society of America, en 2014.  

Les mammifères marins fertilisent aussi les océans, puisqu’elles excrètent du nitrogène et du fer qui participent au développement du phytoplancton. Des microorganismes, premier maillon de la chaîne alimentaire des océans, qui nourrissent les poissons et garantissent ainsi un stock suffisant.  

Dans l’océan Austral, quand les populations de baleines ont diminué, les scientifiques ont observé le phytoplancton chuter à cause des fertilisants naturels contenus dans les fèces de baleines. Le krill a aussi chuté et les stocks de poissons ont également diminué.

Michael Fishbach, co-fondateur de la Grat Whale Conservancy.

  

Lutter contre la pollution plastique

L’océan Indien est celui où la pollution plastique a été la moins étudiée, alors que certaines des rivières les plus polluées de la planète se déversent dans ses eaux. En 2021, une étude scientifique vient de revoir à la hausse ses estimations concernant la quantité de micro billes de plastique qui encombre les océans. Des particules ingérées par les poissons dont les mammifères marins.  

Les îles de l’Indianocéanie en souffrent, les écosystèmes sont dégradés et les chaînes alimentaires sont perturbées. Un projet régional pour améliorer la connaissance de la pollution causée par les déchets plastiques, le projet ExPLOI, a été mis en œuvre par la Commission de l’Océan Indien.