Kelonia : la tortue partageait sa carapace

Quand une tortue et un crabe faisaient logement commun. Les scientifiques de Kelonia ont découvert qu’une tortue caouanne partageait sa carapace avec un autre. Une découverte qui n’aura pas manqué de les surprendre.
 
Si les tortues de mer servent bien souvent de transport pour de nombreux animaux marins, la découverte des scientifiques du centre de soins de Kelonia est moins commune.

Lundi, alors qu’ils auscultent une tortue caouanne, recueillie le jour même, ils découvrent qu’elle partage en fait sa carapace. Un autre animal fait en effet son apparition. Il s’agit en fait d’un minuscule crabe, qui a élu domicile sous la queue de la tortue.
 

Un locataire discret


Une présence qui ne gêne cependant pas la tortue de 62 kg, le crabe ne mesurant que 22 mm et ne pesant que 2,1g.  Non-identifié durant quelques heures, le mystérieux crabe a finalement été démasqué grâce à Sonia Ribes, conservateur du Museum d’Histoire naturelle de Saint-Denis.

Il s’agit d’un Planes major, un crabe pélagique connu pour vivre sur les tortues ou sur les sargasses. Ses larves flottantes se fixent sur les tortues, par exemple, et se développent cachées dans les replis de leur carapace ou de leur peau. L’animal se nourrit alors de petits organismes parasites vivant sur les tortues.
 


Tortue et crabe pratique la symbiose


Le crabe n’est en revanche pas considéré comme un parasite à son tour, car s’il se sert de la tortue comme d’un abri et d’un transport, il la débarrasse des nuisibles. On parle alors de symbiose. Plus habitués à observer ce comportement chez les poissons Remoras, qui utilisent leurs ventouses crâniennes pour se coller aux tortues, les scientifiques ont donc été quelque peu surpris.

Quoiqu’il en soit, les tortues voyagent rarement seules. Il faut dire que, robustes, elles sont appréciées de nombreux animaux marins. Traversant l’Océan Indien, les tortues caouannes parcourent plusieurs dizaines de milliers de kilomètres en près de 10 années.

Des plages d’Oman dans la péninsule arabique, où elles naissent, elles dérivent en longeant l’Inde et l’Indonésie puis l’Ouest de l’Australie avant de traverser les eaux réunionnaises, lorsqu’elles pèsent entre 30 et 60 kg, et de remonter les côtes Est Africaines jusqu’à leur lieu d’origine, où elles iront pondre.