Des récipients dans des jardins ou des dépôts sauvages sont autant de repères à moustiques. Avec une centaine de nouveaux cas de dengue par semaine, l’épidémie serait en train de ralentir dans l’île.
Pour autant les opérations de lutte anti-vectorielle se poursuivent, ce mercredi 11 mai, dans le Nord de l’île.
Convaincre les habitants de traiter
A Sainte-Suzanne, dans une impasse, à Deux-Rives, des agents de l’Agence Régionale de Santé interviennent. Un cas de dengue a été signalé récemment dans le secteur et un traitement s’impose.
"Pour une bonne efficacité dans la lutte contre la dengue, il faut que les gens nous permettent d’entrer dans leur jardins pour traiter et supprimer les gites larvaires qui s’y trouvent", explique Béatrice Bresson, ingénieur coordonnateur du secteur Nord-Est.
Les agents de l’ARS interviennent dans un rayon d’une centaine de mètres autour du cas signalé. Ils doivent convaincre le voisinage de l’importance de faire cette démoustication. Mais parfois c’est problématique, et ils doivent faire de la pédagogie.
"Il ne faut pas brusquer les gens sur un traitement, mais leur expliquer en quoi c’est important", explique Gilles Lerat, technicien coordinateur du secteur.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
"Se mettre à l’abri"
William, lui, accepte de suite le dépliant explicatif et les répulsifs. "S’il y a un cas de dengue dans le quartier, il vaut mieux traiter et être à l’abri, assure William. J’ai déjà eu la dengue à l’âge de 14 ans et j’ai été bien malade. J’ai aussi eu le chikungunya qui m’a handicapé pendant un an et demi, donc il vaut mieux s’occuper des moustiques".
Pas de vague épidémique cette année
L’hiver austral approche à La Réunion, les températures vont baisser et les pluies diminuer. Des conditions moins propices à la prolifération des moustiques.
Même si situation épidémique se stabilise, La Réunion est sur un plateau. "La situation est différente des années précédentes, explique Manuel Rodicq, responsable du service de lutte anti-vectorielle à l’ARS. On a eu quatre ans d’épidémie avec des vagues récurrentes durant l’été ou la sortie de l’été. Cette année, nous n’observons pas de vague épidémique, mais nous sommes sur un plateau avec une centaine de cas environ par semaine".
Une météo favorable, et une immunité collective
Comment expliquer cette amélioration ? Il y aurait plusieurs hypothèses. "D’abord, la météo a été plus favorable avec des épisodes cycloniques qui ont pu lessiver les gîtes larvaires, explique Manuel Rodicq. L’autre hypothèse est épidémiologique avec une forme d’immunité qui s’installerait dans la population dans les communes du Sud-Ouest, de Saint-Paul ou Saint-Louis, où il y a eu une forte circulation de la dengue".
Même si la situation s’améliore, l’ARS poursuit ces actions de lutte anti-vectorielle sur le terrain grâce à ses 115 agents. Elle invite aussi la population à maintenir les bons gestes en supprimant les gites larvaires et en se protégeant des piqures de moustiques.