L'île Maurice va renégocier l'accord avec les Britanniques concernant la restitution des Chagos

La restitution de l'archipel des Chagos, par les Britanniques à l'île Maurice, est un sujet qui va à nouveau occuper l'actualité dans les prochaines semaines. L'accord du 3 octobre 2024, négocié par Pravind Jugnauth (ancien Premier ministrebde l'île Maurice) ne sera pas signé en l'état.

Les discussions ont déjà repris entre l'île sœur et le gouvernement britannique. Paul Bérenger, vice-premier ministre (depuis le 22 novembre 2024), a indiqué au journal Le Mauricien : "C’est de plus en plus difficile. Mais il fait reconnaître que pour Maurice, c’est d’abord et avant tout une question de souveraineté. La souveraineté de Maurice sur une partie de son territoire intrinsèque. Ce n’est pas uniquement une question d’argent".

Défimédia précise sur son site, ce 31 décembre 2024, que le précédent gouvernement avait négocié avec les Britanniques un dédommagement financier. L'île Maurice devait percevoir par an, 800 millions de livres sterling (965 millions d'euros, 45 milliards de roupies mauriciennes) pour permettre à la base américaine d'occuper l'île de Diego-Garcia pendant 99 ans.

La souveraineté n'est pas une question financière

Les nouveaux dirigeant de l'île Maurice ne font pas de la restitution de l'archipel des Chagos, une question d'argent. 

"En 1965, les Britanniques ont commis un crime colonial. Zot pa ti ena drwa detas Sagos avek Moris. Pendant 60 ans, ils ont utilisé notre pays sans payer le moindre sou. Aster-la zot pe krwar pou pey enn ti kas. Nou pa pou dir wi misie, mersi. Li difisil sa lalit-la. Me se enn lalit ki’nn koumanse lontan. Mo bien kontan kan nou pe diskite Navin ek mwa. Nou lor mem longer dond", précise Paul Beranger. 

Pour le nouveau Premier ministre, comme pour son ami et vice-premier ministre, le premier verrou à faire sauter pour signer un accord concerne la durée d'occupation de Diego-Garcia (99 ans). "Diego Garcia n’est pas uniquement une question d’argent. Nous avons notre dignité nationale, notre patriotisme. Il y a un problème de souveraineté et de durée", conclut le vice-premier ministre de l'île Maurice.