L’inquiétude des agriculteurs à l’approche d'Emnati

Les agriculteurs peinent à se remettre du passage de Batsirai
Déjà fragilisés par le passage de Batsirai, les agriculteurs de l’île appréhendent la menace d’Emnati. Si certains d’entre eux ont déjà planté de nouvelle production, d’autres ont fait le choix d’attendre.

Alors que la forte tempête tropicale Emnati se rapproche de La Réunion, à la Plaine des Cafres, les stigmates de Batsirai sont encore visibles. Christophe est maraîcher et ne s’attendait pas un tel désastre. Les  dégâts sur son exploitation sont considérables. La serre qui abritait une culture de citrouille a été balayée par les vents violents. " Tout a été crazé. Na pu rien ! Les arbres ont été déracinés " déplore l’agriculteur.

Aucune nouvelle plantation 

Un peu plus loin, les brocolis n'ont pas résisté. Cette culture particulièrement sensible aux précipitations a été littéralement détruite. " Les feuilles ont été pourries par l’eau. C’est invendable. On ne peut plus rien faire avec ça ".

Christophe a donc fait le choix cette fois-ci de ne pas planter de nouvelle production dans l’immédiat. " Je préfère tempérer et ne pas mettre les choses en terre parce que c’est une perte sèche. On ne pourra plus rattraper cette production "

L’approche de la forte tempête tropicale Emnati y est également pour quelque chose dans cette décision, " la perspective d’un nouveau cyclone ça me stresse un peu ".

Le reportage de Réunion La 1ère : 

Déjà fragilisés par Batsirai, les agriculteurs redoutent le passage d'Emnati

Dans l'Ouest, les vents de Batsirai n’ont pas épargné les 30 tonnes de mangues du verger de David Pounvaganon.  Il ne reste plus quelques centaines de kilos encore sur pied et l'agriculteur portois ne compte pas y toucher. " Ces fruits là i compte pas, la fini èt balloté ek le vent. I sa noircir. Kosa mi sa fé ek ces ti mangues là ? ".  

Catastrophe naturelle : la lourdeur administrative 

L’état de catastrophe naturelle étant décrété dans sa commune, ce Portois peut espérer toucher une aide de l’Etat à condition de cocher toutes les cases. " Zot i demande a ou tellement de papiers, pou découraj a ou. Un moment donné i demande a ou un papier jusqu’à i existe pas ! i fo des factures ke bazardier i donne a ou. Kèl bazardier i donne a ou facture ? ".

Et même si le dossier est dument  rempli, ce planteur le sait, il devra tout de même y aller de sa poche pour relancer son exploitation. " Mwin la perde à peu près 60 000 euros. L’aide l’Etat kosa lu va donne a ou ? Mèm pa un 20 000 euros ". Entre l’Etat,  le Département et la Chambre d’agriculture, l’agriculteur regrette le mille-feuille administratif. Il souhaiterait un guichet unique dans chaque commune.