La chaleur et les gaz toxiques auraient entraîné la mort des deux randonneurs au volcan

Eruption du Piton de la Fournaise, samedi 10 avril 2021.

Les corps des deux randonneurs décédés au volcan ont été autopsiés, vendredi 23 avril. La procureure de Saint-Pierre annonce que leur mort serait due à "une exposition thermique et toxique liées au volcan", dont la chaleur et les gaz leur auraient été mortels.

Ils étaient partis admirer de trop près l’éruption du Piton de la Fournaise. Les corps des deux randonneurs de 19 ans retrouvés morts au volcan ont été autopsiés, ce vendredi 23 avril. 

La chaleur et les gaz

Lors d’une conférence de presse, la procureure de Saint-Pierre annonce que leur mort serait due à "une exposition thermique et toxique liées au volcan". La chaleur et les gaz toxiques du Piton de la Fournaise auraient été mortels aux deux jeunes hommes. Des analyses complémentaires sont encore en cours. La procureure indique qu'à ce jour "l'enquête s'achève car il est avéré que leur mort est due à leur proximité avec le volcan, et non à l'intervention d'une tierce personne". 

La procureure de Saint-Pierre n'a pas mentionné l'impact de la foudre sur les deux corps. Etudiants en filière de sciences de la terre à l’Université de La Réunion, les deux jeunes avaient entamé leur excursion, alors que La Réunion était en vigilance fortes pluies et orages.

Regardez les précisions de Réunion La 1ère :

Drame au volcan : les conclusions de l’autopsie

 

Les corps retrouvés près du site éruptif

Les deux randonneurs étaient portés disparus depuis mardi dernier. Ce jour-là, ils sont partis du Pas de Bellecombe pour bivouaquer au volcan durant deux jours.

Sans nouvelle d’eux, leur famille a alerté les gendarmes, mercredi soir. D’importants moyens de recherches ont été mobilisés dans l’enclos du Piton de la Fournaise. Sept hommes du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne menaient les recherches au sol. Un hélicoptère survolait la zone. Leurs corps sans vie ont été retrouvés, jeudi, avant midi, au pied du site éruptif.

Un drame déjà en 2003

En 2003 déjà, un jeune de 22 ans était décédé en se rendant au plus près d’une éruption du volcan. Il avait chuté de plusieurs mètres dans une fissure rocheuse où la chaleur et la concentration de gaz toxiques étaient trop élevées.

Les dangers oubliés du volcan

Observer une éruption du volcan n’est pas sans risque. A chaque fois que le Piton de la Fournaise entre en éruption, l’accès à son enclos est interdit au public. Comme ces deux jeunes, ceux qui s’y aventurent s’exposent à de grands risques. L’enclos est un océan de lave souvent plongé dans le brouillard et où il est difficile de ne pas se perdre.

Au sol, de nombreuses failles rocheuses et des cavités plus ou moins profondes, rendent la marche dangereuse. De plus, les randonneurs qui s’y aventurent s’exposent aussi à des gaz toxiques émis par les cônes éruptifs. "Seuls les scientifiques sont équipés et capables de s’approcher d’une bouche éruptive", affirme Stéphane Narbaud, le commandant du PGHM, le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne.

Le PGHM appelle à la plus grande vigilance ce week-end, car la météo ne devrait pas s’améliorer avant dimanche. Les gendarmes effectueront des contrôles et n’hésiteront pas à "descendre dans l’enclos (…) pour faire de la prévention, voire de la répression si nécessaire".