La charte « Bœuf Pays » renouvelée pour la dixième année à La Réunion

Dans les hauts de Saint-Pierre, ce mercredi 26 avril, les acteurs de la filière bovine de La Réunion se sont réunis pour le renouvellement de la charte « Bœuf Pays ». Une charte qui a désormais 10 ans et qui vise à développer la filière.

10 ans de la charte « Bœuf Pays »

Elle est renouvelée pour la dixième année consécutive. Avec cette nouvelle charte, les éleveurs de la Sica Révia s’engagent avec les acteurs de la grande distribution, l’administration et les collectivités locales. 358 éleveurs sont adhérents à la charte « Bœuf Pays ».

(Re)voyez le reportage de Patrick Smith et Loïs Mussard :

Le renouvellement de cette charte permet « d’être assuré de l’écoulement de la production. » estime Olivier Robert, éleveur bovin et président de la coopérative Sica Révia. Il y voit d’autres avantages.

Il y a aussi une notion de garantie de notre prix de reprise. Ce renouvellement est un enjeu majeur puisque ça permet aussi de rappeler notre chaîne de valeur. La garantie du prix de reprise c’est au kilo et en fonction de la qualité de l’animal.

Olivier Robert, éleveur bovin et président de la coopérative Sica Révia

A La Réunion, la filière est créatrice de près de 3 000 emplois directs et indirects. En 2022, 12 nouveaux élevages se sont installés, ce qui "témoigne du dynamisme et de l’attractivité de la filière" estime la Sica Révia.

Le soutien des distributeurs

Le bœuf local n’a pas forcément bonne presse, alors que les considérations environnementales prennent de plus en plus d’importance. C’est aussi l’occasion d’une grande campagne de promotion qui aura lieu dans les jours qui viennent auprès des consommateurs.

Les relations éleveurs/distributeurs devraient être confortées par le renouvellement de la charte. Chez les distributeurs, acheter local, malgré les prix, "c’est une volonté" explique Bernard Rivière du groupe Carrefour. "Les gens n'en n'ont pas une bonne image, mais c’est une image faussée." regrette-t-il.

On travaille avec les filières. Notre cheval de bataille c’est de dire que l’éleveur doit vivre de son produit donc y’a pas de négociations tarifaires. On prend au prix de revient.

Bernard Rivière du groupe Carrefour

Local c'est moins polluant

Selon le site Our World in Data, la production de bœuf est la plus polluante des productions de viande. Un repas à base de viande équivaut à cinq repas à base de poulet et 14 repas végétariens en termes d’émission de CO2 selon l’Agence de la Transition Ecologique, ADEME.

Mais le bœuf pays se veut moins polluant que le bœuf d’importation pour les éleveurs de la Sica Révia. Ils envisagent de faire grossir le cheptel local, sans passer par l'importation.

Aujourd'hui, on compte 5 440 vaches à La Réunion. L'objectif des acteurs de la filière, c'est d'en avoir jusqu'à 7 000, d’ici à 2030. 

Une campagne de promotion

Pour convaincre de consommer local, la filière « Bœuf Pays » prévoit de participer à de nombreux évènements cette année :

• Au rendez-vous annuel du monde agricole, à la Foire de Bras-Panon du 12 au 21 mai.
• La promotion de la formation professionnelle pour les bouchers, avec l’organisation de sessions de formation de haut niveau par Romain Leboeuf, Meilleur Ouvrier de France.
• Le lancement d’une nouvelle marque premium exclusivement distribuée chez les bouchers.
• Le lancement en fin d’année d’un concours exclusif de bouchers, aux côtés d’éleveurs Boeuf Pays.