La commission du thon de l’océan Indien a deux jours pour sauver l'albacore

Les pays impliqués dans la pêche de l’albacore ont une semaine pour trouver un accord. Si son exploitation ne diminue pas de 20%, le stock sera en danger dès 2017 confirme François Chartier, responsable océan pour Greenpeace France sur Réunion 1ère radio. 
400 000 familles vivent de la pêche artisanale dans l’océan Indien. Une pêche traditionnelle qui est désormais menacée de disparition avec l’afflue de navires usines dans la zone.
Ces dernières années, les thoniers senneurs se sont multipliés. Tous s’intéressent à une seule et même prise, le thon tropical autrement nommé albacore ou thon jaune.
En même temps que des usines de mise en boites des captures fleurissaient aux Seychelles, à Maurice ou à Madagascar, les stocks de ce poisson pélagique se sont effondrés, au point d’être menacé dès 2017.
 
1000 DCP dérivants sur les thoniers senneurs espagnols
 
C’est donc dans ce contexte tendu que se tient depuis ce lundi 23 Mai 2016, la CTOI (Commission du Thon de l’Océan Indien). Les acteurs de la filière doivent trouver un accord afin de préserver la filière, la ressource et les différents types de pêche. François Chartier, chargé de campagne océan pour Greenpeace France, assiste et participe aux débats. Il était l’invité de Philippe Dornier, ce jeudi matin sur Réunion 1ère radio. L’occasion pour ce membre actif de l’association écologique de pointer du doigt les DCP (Dispositifs de Concentration de Poisson) utilisés par ces bateaux usines : « Les navires français possèdent 150 à 200 radeaux dérivants et les espagnols 1000. Ces DCP servent à regrouper les bancs de poissons artificiellement dans une zone comme s’il s’agissait d’une épave. Une fois que la mate est là, le senneur n’a plus qu’à la prélever. C’est une pêche non sélective. Sans oublier, une épave ancrée sur un haut fond au Nord des Seychelles qui sert de DCP permanent dans le secteur ».
 
Une baisse de 20% des captures pour sauvegarder les stocks
 
Pour limiter l’impact de cette pêche industrielle, les scientifiques demandent une réduction, immédiate, des captures de 20 %. François Chartier a également évoqué la possibilité de suspendre la pêche de l’albacore pour permettre aux stocks de se reconstituer : « le problème est de bien choisir les dates et d’exercer des contrôles permanents. Il faut également limiter les nombre de DCP dérivants par navire usine, comme le nombre de bateaux auxiliaires ».
L’enjeu rappel le représentant de Greenpeace ce sont, la sauvegarde du thon tropical et la pêche artisanale dans la zone.
Demain, les navires industriels peuvent changer d’océan et d’équipements pour se consacrer à un autre poisson.
 
Un commerce par franchement équitable
 
L’enjeu écologique arrivera-t-il à dépasser les enjeux économiques ? Cette question est essentielle. Les artisans pêcheurs de l’océan Indien viennent de se regrouper au sein d’un Fédération pour défendre leurs intérêts communs. Cependant leur voix arrivera-t-elle à être entendue par Bruxelles face aux multinationales qui arment les thoniers senneurs ?
C’est aussi pour rééquilibrer les débats que Greenpeace France a tenu à assister à la CTOI (Seconde plus importante commission thonière au monde). Dernier aspect de cette pêche industrielle, la mise ne boite du poisson par des employés qui effectuent un nombre d’heure incalculable pour des salaires de misères. Certains quais de débarquement de la zone ont été financés par l’Europe alors que les usines qui exploitent cette matière première ne sont pas franchement équitables…

François Chartier de Greenpeace France