La convention canne toujours pas signée, les agriculteurs veulent durcir le ton

Les planteurs mobilisés devant le CTICS centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre.
Toujours pas d'accord autour de la convention canne 2022-2027. Une nouvelle réunion de travail s'est tenue ce jeudi entre planteurs et industriels, et la tension commence à se faire sentir, à quelques semaines de la campagne sucrière.

A un mois de la campagne, l’inquiétude monte chez les planteurs. La convention canne 2022-2027 qui va régir la filière pour les cinq prochaines années, n’est toujours pas signée. Et pour cause, les négociations n'ont toujours pas réellement débuté. Seules des réunions de travail se sont tenues jusqu'ici, comme encore ce jeudi 2 juin au Centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre (CTICS), entre planteurs et industriels. 

"Il n'y a rien qui avance" 

Pour Jean-Michel Moutama, le président de la CGPER (Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion), “il n’y a rien qui avance”, et le travail qui est mené cette semaine aurait dû être fait “depuis le début de l’année”. Mais encore, il dénonce un manque de transparence des industriels sur leurs chiffres, ce qui ne permettrait pas de négocier convenablement. 

Ca fait des mois qu’on interpelle l’Etat, les sucriers, pour qu’ils mettent les chiffres sur la table et qu’on ait des éléments pour pouvoir négocier réellement. Mais on n’a pas d’éléments, on va négocier quoi ? (...) On est dans la suspicion, c’est ce qui crée toute cette tension-là. La semaine prochaine, je sens que cette tension va monter encore plus.

Jean-Michel Moutama, président de la CGPER

Un engagement de 14 millions d'euros qui ne convainc pas 

En effet, les planteurs attendent un engagement de 20 millions d’euros de l’Etat, mais n’ont obtenu un accord que sur 14 millions d’euros. Car les intempéries du début d'année, l'augmentation des prix des intrants mais aussi des carburants, leur coûterait déjà cher, avancent-ils. “Ces 14 millions sont déjà avalés par toutes les augmentations, il est hors de question de démarrer de campagne sans augmentation sérieuse”, avance Dominique Gigan, le président de la FDSEA Réunion (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles). Le prix de la tonne de cannes, fixé à 40 euros, mérite une revalorisation, font-ils valoir. 

Au-delà, ils souhaiteraient toucher “un peu de sous sur l’énergie et sur le rhum”. 

Vers un durcissement de la mobilisation ?

Si la situation ne se débloque pas très vite, les planteurs brandissent la menace d’une mobilisation plus dure. Une nouvelle réunion de travail avec les industriels est prévue mardi prochain, le 7 juin 2022, afin de déboucher à un éventuel accord sur la convention canne. 

Les agriculteurs attendent du concret, et s’il n’y en a pas à un moment ils vont descendre dans la rue, même si empêcher l’économie de fonctionner ce n’est pas ça qu’on souhaite.

Dominique Gigan, président de la FDSEA

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Convention canne : encore un échec, la campagne menacée