La filière animale s’engage à limiter la hausse des prix de la production locale

La hausse du prix des matières premières et du fret maritime impacte aussi le secteur de la production animale à La Réunion. L’alimentation des bêtes coûte plus cher, et avec elle la viande et les produits laitiers. Eleveurs et consommateurs sont concernés.

Les éleveurs et caprins ont besoin de maïs ou de soja pour nourrir leurs animaux. Mais depuis quelques mois, le cours de cette alimentation monte en flèche. Le maïs a augmenté de plus de 70% en moins de 6 mois, idem pour le blé, selon Jimmy Payet, le président de l’Ariv, l’Association Réunionnaise Interprofessionnelle de la Volaille et du lapin.

Le prix de vente des aliments augmentent globalement de 20 à 30% selon les filières, explique-t-il. Dans certaines filières, comme la volaille, l’augmentation est tellement forte que les éleveurs qu’elle n’est pas " soutenable ". Le revenu est de fait " quasiment réduit à zéro ", alerte Jimmy Payet.

Un accord interprofessionnel sur les prix 

Avec l’augmentation du prix des matières premières et du fret maritime, un surcoût de l’alimentation animale est constaté. Un surcoût, qui est accentué par l’éloignement et l’insularité de La Réunion.

Limiter la hausse des prix pour le consommateur, mais aussi pour l’éleveur, c’est l’objectif de l’accord interprofessionnel signé ce mardi 31 août par les acteurs des interprofessions animales. Il s’agit ainsi d’encadrer la modulation de la répercussion de la hausse des prix de l’alimentation animale à La Réunion.

L’accord pris par les acteurs, de l’importation jusqu’à la distribution, doit permettre d’appliquer " au plus juste " la hausse des prix de l’alimentation " pour limiter les hausses au strict nécessaire ", assure le président de l’Ariv.

Limiter l’impact pour l’éleveur et le consommateur

Si le surcoût de l’aliment pour les animaux ne doit pas être supporté par les éleveurs seuls, la hausse des prix de l’alimentation animale, et donc des produits issus de la filière, doit avoir un impact maîtrisé pour le consommateur. C’est l’engagement pris par les acteurs de la filière.

Ainsi, grâce à la modulation qui permet de compenser le surcoût de l’alimentation destinée aux animaux, seule la stricte hausse des matières premières devrait être répercutée sur le produit final.

Au 1er septembre, les interprofessions assureront la compensation de la charge supplémentaire que représente la hausse du prix de l’aliment en vrac pour les éleveurs. La répercussion sur le prix de la viande et des produits laitiers se fera, ainsi, au 1er octobre pour le consommateur.

Un suivi régulier

Tous les deux mois, un comité de pilotage se réunira pour suivre l’évolution de la modulation. L’accord signé sera appliqué en fonction de l’évolution du marché des matières premières et du fret maritime.

Les acteurs de la production animale s’engagent à baisser la répercussion des prix à la distribution au plus bas dès lors que le contexte le permettra.