La grève se poursuit à Albioma. Elle est renouvelée pour 24 heures supplémentaires ce mardi 22 octobre encore. Les salariés maintiennent donc leurs piquets de grève devant les centrales thermiques du Gol et de Bois-Rouge.
Le dialogue social rompu entre direction et salariés à Albioma
Le dialogue social a été rompu avec la direction d’Albioma, indique Nicolas Bègue, de la CGTR Albioma Bois-Rouge. Les salariés d’Albioma ont déposé leur préavis de grève depuis le 8 février dernier. Ce n’est que depuis jeudi dernier, le 17 octobre, qu’ils ont décidé de passer à l’action, insiste-t-il.
Il rappelle que les salariés grévistes bénéficient du soutien des planteurs, de la fédération CGTR Ports & Docks, d’EDF et du BTP.
Albioma racheté par un fonds de pension américain
Les grévistes se battent pour la défense de leurs droits. Un fonds de pension américain a racheté la société il y 15 mois.
Pendant 12 mois, ils avaient écrit qu’ils ne toucheraient à rien. Aujourd’hui ça fait 15 mois et on voit qu’ils essaient de toucher à nos acquis sociaux, amis aussi à essayer de négocier le code du travail.
Mickaël Bouillon, représentant CGTR chez Albioma
Le préfet de La Réunion confirmait récemment aux représentants syndicaux qu’on ne négociait pas la loi.
Une médiation nationale demandée
Jérôme Filippini et ses homologues de Guadeloupe et de Martinique ont été saisis par les grévistes pour que soit mise en œuvre une médiation au niveau nationale avec la direction d’Albioma. Les centrales des trois territoires ultramarins étant mobilisées.
Une demande qui semble être en bonne voie, indique ce mardi Mickaël Bouillon. Les autorités compétentes auraient obtenu un accord en ce sens, reste à trouver les médiateurs qualifiés pour l’arbitrer.
Redémarrage progressif à Albioma
Hier soir, lundi 21 octobre, le préfet de La Réunion indiquait dans le journal de Réunion la 1ère que les six tranches arrêtés des usines thermiques d’Albioma étaient " presque toutes redressées ". Quatre étaient alors " enclenchées ".
Jérôme Filippini espérait que la fourniture de chaleur pourrait reprendre dès ce mardi. Pour permettre la reprise d’activité dans les usines sucrières. En gage, l’UPNA Réunion a décidé de ne pas se mobiliser devant la préfecture ce mardi matin à 10h, comme annoncé plus tôt.
Les usines sucrières toujours dans l’attente
Et pourtant, les planteurs ont bien bloqué le rond-point de la Balance à Saint-André dès 7h. La vapeur nécessaire pour les sucriers n’est pas.
On nous disait que les industriels pouvaient avoir de la vapeur pour démarrer dès hier soir, mais on nous dit que les chaudières d’Albioma sont à secs.
Dominique Clain, président de l’UPNA Réunion
Même si les chaudières démarrent, il faut entre 6 heures et 7 heures pour qu’elles produisent, explique le planteur. Résultat, il craint de ne pouvoir livrer ses cannes de toute la semaine, et s’inquiètent de la perte financière qui en résultera.
Une CMU est prévue à Bois-Rouge ce mardi 22 octobre à 14h, une autre à l’usine sucrière du Gol dans l’après-midi également. Les planteurs échangeront alors avec les industriels sur la situation.