La Réunion ne fera pas exception. Au 1er novembre, le département sera lui aussi touché par la flambée des prix de l’essence et du gazole. Et cette augmentation des tarifs pourrait bien atteindre les 10 centimes.
Une table ronde a réuni les différents acteurs concernés ce mercredi 27 octobre à la préfecture : pétroliers, syndicat des gérants de stations-service, l’Etat, la Région, les représentants de citoyens et l'Observatoire des prix, des marges et des revenus (OPMR) étaient représentés.
Aucun accord trouvé
"L'objectif de cette réunion était de réunir tous les acteurs du carburant pour voir dans quelle mesure, compte-tenu de l'augmentation forte annoncée des prix du carburant pour le mois prochain, ces acteurs pouvaient intervenir pour limiter cette hausse dans l’optique de la préservation du pouvoir d’achat des Réunionnais ", explique Jocelyn Cavillot, le vice-président de l’OPMR.
Mais à l’issue des discussions qui auront duré une partie de l’après-midi, aucun accord n’a été trouvé. Les acteurs économiques considèrent que le dispositif actuel ne leur permettrait pas de faire un quelconque effort.
Une augmentation structurelle des prix
"On voit bien qu’il y a une augmentation structurelle des prix à la pompe depuis quelques mois déjà et ça risque de s’accélérer", réagit Gérard Lebon, président du syndicat Réunionnais des exploitants des stations-service.
"Les consommateurs vont être plus prudents et ce n’est jamais bon pour l'exploitation de voir son chiffre d'affaires baisser par le volume, défend-t-il. On le regrette aussi car ça va impacter le pouvoir d'achat des automobilistes et consommateurs".
Une prime de 100 euros versée par l'Etat
Pour faire face à cette hausse des prix de l'énergie et des carburants, l’Etat a déjà annoncé qu’une indemnité de 100 euros sera versée aux 38 millions de Français qui gagnent moins de 2 000 euros nets par mois. Une prime exceptionnelle qui sera appliquée de la même manière en Outre-mer et dans l'Hexagone.
Mais malgré ce coup de pouce, Jocelyn Cavillot estime que les conséquences de cette montée des prix pourraient être plus lourdes à La Réunion.
"Le carburant est certes moins cher que dans l’Hexagone, sauf qu’à La Réunion, on n’a pas beaucoup d’autres alternatives que de prendre sa voiture pour sa vie de tous les jours et pour aller travailler, argumente-t-il. Donc l’impact du coût du transport sur son pouvoir d’achat est beaucoup plus important. C’est pour ça que le sujet est beaucoup plus sensible ici".
Les collectivités interpellées
Le représentant de l’OPMR redoute de nouvelles tensions à l'aube du troisième anniversaire des évènements des "Gilets jaunes", un mouvement qui aura paralysé le département pendant près de trois semaines en novembre 2018.
Jocelyn Cavillot regrette qu’un "effort ponctuel" n’ait pas été consenti en faveur du pouvoir d’achat des Réunionnais. Celui-ci estime en effet qu’à l’instar de l’Etat, les collectivités locales, à commencer par la Région, pourrait également proposer un geste financier en faveur de l’ensemble des Réunionnais.
Regardez l'interview de Jocelyn Cavillot sur Réunion La 1ère :