La Possession : les Lataniers, un "immeuble de l'horreur" selon la CNL

Les Lataniers, immeuble de l'horreur à La Possession
A La Possession, le groupe d'habitations des Lataniers réserve aux locataires son lot de désagréments : infiltrations, fuites, absence même de portes parfois... La CNL dénonçait ce dimanche l'insalubrité du site, mais aussi l'inaction du bailleur, la CDC Habitat/SIDR.

Encore un immeuble où il ne fait pas bon vivre, épinglé par la Confédération nationale du logement (CNL) à La Réunion... Ce dimanche matin, rendez-vous été donné pour montrer aux Réunionnais l'étendue de l'insalubrité du groupe d'habitations les Lataniers, à La Possession. 

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

Immeuble des Lataniers insalubre à La Possession ©Réunion la 1ère

Fuites d'eau, infiltrations, espaces communs et extérieurs non entretenus, absence de portes, diagnostic amiante non réalisé, voitures-ventouse dans le parking, dont le portail est cassé... la liste des points noirs est longue ici, à entendre les locataires des Lataniers, groupe d'une centaine de logements. Ils évoquent des égoûts qui coulent dans le parking, véritable problème de santé publique, une fuite d'eau qui a gaspillé "au moins 800 000 litres d'eau en deux mois"... Si bien que l'endroit a été surnommé "immeuble de l'horreur".  

Un immeuble "abandonné" 

"Il est important de montrer dans quelles conditions la CDC Habitat/SIDR loge les Réunionnais", clame-t-il en désignant cet immeuble "quasiment abandonné par le bailleur". 

Les Lataniers, immeuble de l'horreur à La Possession

"A un moment j'ai arrêté de payer le loyer", se désespère Thomas, las de constater l'inaction du bailleur malgré les nombreuses relances. "Je me suis dit ils vont réagir. J'ai fait plusieurs mails, mais je n'ai jamais eu de réponse. La seule que j'ai eu, c'était des courriers d'expulsion", explique-t-il. 

Marine elle, vit ici depuis plus de 13 ans, et, dit-elle, ça a "toujours été comme ça". Portail cassé, absence de place pour garer son véhicule, infiltrations d'eau au niveau de la terrasse, mur dégradé au niveau des tuyauteries, carrelage cassé... font son quotidien. Elle non plus n'a pu obtenir de réponse du bailleur, à qui elle paie pourtant 950 euros pour un T3... insalubre. 

Les Lataniers, immeuble de l'horreur à La Possession

Mélissa et son enfant de 18 mois sont "malades très souvent" depuis qu'ils habitent là. Mais seule avec un enfant, elle ne peut se permettre de déménager, au vu des prix du logement dans le privé actuellement, explique-t-elle. 

"Les eaux usées coulent dans le sous-sol" 

Kenny, qui réside aux Lataniers avec sa compagne depuis un an, se désole de voir l'immeuble se dégrader de plus en plus. "Les eaux usées des logements coulent dans le sous-sol, ça fait des odeurs nauséabondes", commente-t-il en faisant la visite de ces lieux où il est contraint de rester pour le moment. "C'est très très compliqué de trouver un logement qu'on puisse payer, surtout dans l'ouest. Même en travaillant, à deux, c'est dur de joindre les deux bouts pour payer le loyer", achève-t-il.

 

La CNL attend des actions 

Pourtant, la CDC Habitat a bien annoncé une enveloppe de 25 millions d'euros de travaux pour réhabiliter les 2 500 logements rachetés à Apavou il y a quelques années. Les locataires des Lataniers en tout cas, n'ont vu aucun changement. 

Erick Fontaine de la CNL dénonce cette "gestion qui frôle l'amateurisme" et appelle désormais l'Etat à prendre ses responsabilités de garant de l'habitat. "Les Lataniers ne sont pas un cas isolé. (...) On ne peut pas continuer ainsi, c'est de la maltraitance, de la souffrance des locataires, et de l'argent public injecté. (...) Je lance un appel à l'Etat, il faut convoquer les bailleurs, inviter la CNL", martèle l'administrateur de la CNL. 

"Nous ne sommes pas les cobayes des bailleurs sociaux. On veut des actions aujourd'hui"

Erick Fontaine, administrateur de la CNL Réunion