Ce mercredi 15 novembre, le collectif de médecins de l'ARAR appelait à manifester devant le siège de l'association à La Possession.
Les professionnels en charge de l’hospitalisation d’enfants à domicile dénoncent le manque de moyens et de personnels. Selon les médecins du collectif, la filière pédiatrique est délaissée.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
"Des problèmes de communication"
"Les conditions de sécurité minimale de prise en soins des enfants en hospitalisation à domicile ne sont plus réunies". Dans une lettre adressée à la directrice de l’ARAR et à la directrice médicale, un collectif de médecins tire la sonnette d’alarme.
Ils dénoncent l’arrêt de la presque totalité de l’équipe de pédiatres qui suivaient les enfants. Selon les médecins, une série de "décisions prises sans concertation avec l’équipe médicale compromet les soins avec des conséquences qui peuvent être vitales pour les enfants et les nourrissons".
"Il y a des problèmes de communication, une absence de dialogue possible principalement avec la directrice médicale qui vient d’arriver, assure Mathilde Jehanne, pédiatre. Le problème a d’abord été soulevé par les équipes de terrain, les puéricultrices, puis les pédiatres".
Des pédiatres en arrêt maladie
Parmi les cinq pédiatres, quatre sont en arrêt maladie ou démissionnaires. Chez les sept puéricultrices, au moins trois sont en arrêt maladie également. Pour combler les absences, des médecins de la filière adulte sont appelés en renfort, mais ce n'est pas sans conséquences.
"On nous a sollicité en tant que médecin adulte pour assurer la pédiatrie ce que nous sommes incapables de faire car ce n’est pas notre métier, explique Guillaume Michot, médecin de la filière adulte à l’ARAR. Cette crise en pédiatrie a des conséquences sur la filières adulte, cette manière de faire est du bricolage pour des choses très sérieuses".
Les médecins demandent l’arrêt des admissions de pédiatrie jusqu’à nouvel ordre et l’hospitalisation urgente au CHU pour les patients de pédiatrie les plus fragiles.
72 enfants hospitalisés à domicile
Actuellement, 72 enfants sont hospitalisés à domicile pour des cancers, des maladies rares ou encore des soins palliatifs. Chaque jour, des infirmiers et médecins spécialisés dans la petite enfance réalisent les visites à domicile. Selon les parents, l’accompagnement médical de l’ARAR est perturbé ces derniers temps.
Des accompagnements "perturbés"
"A chaque fois qu’on repart avec un nouveau médecin, on a l’impression qu’il y a comme un retour à zéro, avec une nouvelle phase de familiarisation, faut tout reconstruire avec le nouveau docteur et il y a une forme de stress, raconte Etienne Ferran, papa de Matt, 5 ans qui est suivi trois fois par semaine par l’ARAR. Au-delà du médical, il y a un facteur humain très important".
Un problème personnel, selon la direction
Selon la direction de l’ARAR, le début de la crise dans la filière pédiatrique est lié à un problème personnel entre salariés.
"C’est un mécontentement à l’issue d’une altercation entre deux pédiatres et nous sommes parvenus à cette petite crise au sein de l’association, explique Graziella Aboudou, directrice générale de l'ARAR. Nous avons l’effectif nécessaire en terme d’infirmières puéricultrices, pédiatres et médecins généralistes pour assurer nos prises en charge".
Une rencontre jeudi, un préavis de grève, vendredi
La direction de l'ARAR doit rencontrer demain, jeudi 16 novembre, l’ARS et le CHU pour faire le point sur la situation. Les salariés eux vont déposer un préavis de grève pour vendredi.