La présidente de l’Assemblée nationale poursuit son tour de l’île ce mardi 9 janvier. Yaël Braun-Pivet a consacré une partie de sa matinée à la culture. Elle est d’abord partie sur le site du Lazaret à la Grande Chaloupe où elle a découvert l'exposition retraçant le parcours des engagés indiens. Une visite très symbolique, car c'est la première fois qu'une aussi haute personnalité de l'Etat se rend dans ce lieu historique de La Réunion.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Le parallèle entre le Lazaret et la loi immigration
Ce matin, Yaël Braun-Pivet a assisté à une cérémonie de recueillement au Lazaret, l’un des lieux emblématiques de l’histoire de La Réunion. Le Lazaret de La Possession a abrité de nombreux engagés venus de la zone océan Indien après l’abolition de l’esclavage en 1848.
Quelques semaines après la douloureuse adoption de la loi immigration, la présidente du Perchoir s’est autorisée un parallèle avec ce site emblématique du peuplement de La Réunion. “On oublie trop souvent la façon dont la France s’est construite, que ce soit dans l’Hexagone ou en Outre-mer. Moi-même j’étais issue d’une famille de l’immigration donc l’immigration il faut la maîtriser, il faut évidemment la contrôler, il faut bien intégrer mais il ne faut pas en avoir peur”, déclare Yaël Braun-Pivet. Un message primordial à porter selon elle.
Le Lazaret appartient au Département, chargé de l’entretien du lieu. Pour Cyrille Melchior, président du Conseil Départemental, “il s’agit de valoriser notre culture et de connaître notre passé ”.
Rencontre avec l’association Lofis la lang kréol
Après Le Lazaret, direction le Port, pour échanger avec les bénévoles de l’association Lofis La Lang Kréol et les acteurs de la politique linguistique du territoire. La présidente de l’Assemblée nationale a rappelé les enjeux du développement des langues régionales, dont le créole réunionnais.
Selon elle, il est important de favoriser, de reconnaître et de favoriser l’apprentissage du créole pour préserver l’identité réunionnaise.
“Loin d’être un frein, ça pourrait contribuer à la réussite des élèves et à l’inclusion d’une partie de la population”, dit-elle en faisant référence à 85% de la population qui parle leur langue maternelle au quotidien. Cet engagement se voit aussi à travers les signatures de convention.
“La langue créole est un enrichissement”
En reprenant une petite phrase d’une dame dans le public, la présidente de l’Assemblée nationale rappelle qu’il n’y a pas de concurrence entre les langues régionales et le français. C’est tout simplement un enrichissement et un atout pour le pays. Selon elle, il doit y avoir une complémentarité entre les deux langues.
On a eu de nombreux débats sur les langues régionales. Ce sont des sujets qui interpellent tout le monde. Il ne faut pas considérer que l’on est dans une concurrence entre le Français et le créole. La langue créole est un enrichissement. C’est un ajout, un surplus, et non pas un rétrécissement.
Yaël Braun-Pivet
Une charte bilingue pour valoriser le créole
La ville du Port est la première ville de La Réunion à avoir signé la charte commune bilingue, à l'initiative de Lofis La Lang Kréol, afin de reconnaître officiellement le bilinguisme créole. Pour Olivier Hoarau, maire du Port, “l’objectif est de reconnaître la force et la puissance de chacune des deux langues”.
Ce n’est pas parce qu’un élève ici à La Réunion apprendra le créole que la langue française dans la République sera en danger.
Yaël Braun-Pivet
Olivier Hoarau est quant à lui fier des travaux menés par Lofis La Lang Kréol. “C’est la reconnaissance du travail que nous faisons depuis de nombreuses années. C’est l’occasion de montrer toute la qualité du travail à la fois sur l’enseignement et l’apprentissage du français et du créole”, conclut le maire du Port lors de la visite.