La réforme des retraites adoptée après le rejet des motions de censure : les politiques réagissent à La Réunion

Le député Charles de Courson (LIOT) prononce un discours avant le vote de deux motions de censure à l'Assemblée nationale, le 20 mars 2023.
La réforme des retraites a été adoptée, lundi 20 mars, après le rejet des motions de censure déposées contre le gouvernement. A La Réunion, les réactions politiques se multiplient sur les réseaux sociaux.

Aucun des deux textes, déposés par le groupe Liot et le Rassemblement national, n'a emporté une majorité à l'Assemblée nationale. Les deux motions de censure déposées contre le gouvernement, lundi 20 mars, ont été rejetées et la réforme des retraites adoptée. A La Réunion, tous les députés ou presque ont réagi sur les réseaux sociaux.

Une demande de Référendum d'Initiative Partagée

La Première ministre, Elisabeth Borne, a échappé à la censure à neuf voix près. Le gouvernement reste en place et demain, le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, doit s'exprimer.

Les oppositions, qui combattent ce texte depuis des mois, appellent le gouvernement à la démission. La NUPES a déjà déposé une demande de Référendum d'Initiative Partagée devant le Conseil constitutionnel. Pour Jean-Hugues Ratenon, député LFI, "ce référendum et la mobilisation sociale sont les derniers remparts avant l'application de la réforme des retraites".

"Beaucoup demande la démission d’Elisabeth Borne, mais ce n’est pas suffisant", assure Jean-Hugues Ratenon qui soutient toutes les initiatives de l’intersyndicale à La Réunion, y compris les coupures d’électricité. "La population est suffisamment préparée à faire des sacrifices pour pourvoir faire reculer ce gouvernement, assure Jean-Hugues Ratenon, député de la 5ème circonscription, invité de Réunion La 1ère ce mardi. Deux ans de vie, ce n’est pas rien. Si cette réforme est appliquée, elle va démanteler notre société".

"Continuer le combat dans la rue"

Dans une vidéo postée sur son compte Facebook, son collègue, le député Perceval Gaillard, affiche sa déception. "A neuf voix près, on pouvait empêcher la loi d’être promulguée, renverser le gouvernement et changer le destin de notre pays, se désole-t-il depuis l’hémicycle. Mais le gouvernement et la Macronie ne tiennent plus qu’à un fil. Nou tienbo, nou largu pa". "On continue le combat dans la rue", assure-t-il.

 

"Un coup dur pour les travailleurs mobilisés"

Le député Frédéric Maillot "regrette ce coup dur pour les travailleurs qui se sont mobilisés contre ce projet depuis le début". Il assure qu'il soutiendra "toute initiative de Référendum d'Initiative Partagée qui nous permettra à nouveau de contester cette loi lors d'un vote populaire".

"Nous nous battrons jusqu'au retrait !"

"Quelle honte !", a déclaré sur Twitter, la députée réunionnaise Karine Lebon. "Il n'aura manqué que 9 voix, souligne-t-elle avant de rappeler que la NUPES "va saisir le conseil constitutionnel". "Nous continuerons à nous mobiliser dans la rue !, a-t-elle ajouté. Nous nous battrons jusqu'au retrait !"

 

"Soyons forts, soyons unis !"

L’objectif est le même pour la députée Emeline K Bidi. "Le combat continue, écrit-elle sur Facebook. Cette motion de censure ne signe pas la fin de notre engagement contre cette réforme injuste. Ce n'est que le début". 

"Nous mènerons bataille pour que le dernier mot revienne au peuple via le Référendum d'Initiative Partagée (RIP), explique-t-elle. Ce soir la loi n'est pas promulguée. Elle peut encore être retirée. La mobilisation populaire fera reculer le gouvernement ! Soyons forts, soyons unis ! Ensanm nou tien bo, nou larg pa", conclut-elle en créole.

 

"Le Président et son Gouvernement isolés"

Philippe Naillet, député de la 1ère circonscription, estime de son côté que "plus que jamais le Président et son Gouvernement sont isolés". "Ils doivent entendre le peuple et retirer immédiatement ce texte de loi, réagit-il sur sa page Facebook. Les Françaises et les Françaises ne veulent pas de cette réforme des retraites injuste".

Enfin, Nathalie Bassire, unique députée de La Réunion qui n'appartient pas à la NUPES, mais qui est aussi opposée à la réforme des retraites, n’a pas fait de commentaire. Elle a juste expliquée s’être envolée pour La Réunion juste après son vote pour la motion de censure.

Réaction du parti Trait-d'Union de Michel Vergoz

De leur côté, Michel Vergoz et ses alliés ont aussi tenu une conférence de presse ce mardi après-midi.  Le président du Mouvement Politique Trait-d'Union (MPTU), branche locale du parti Renaissance, défend l’adoption de la réforme des retraites. Il salue le "courage politique" du gouvernement et "dénonce le désordre et la haine semés par la NUPES".

Michel Vergoz, 21 mars 2023

Ce qu'en disent les Réunionnais

A Saint-Denis ce matin, les réactions sont mitigées dans les rues. Pour certains, il est trop tard, la réforme est adoptée. "Manifester ne sert à rien à part faire perdre le travail à certaines personnes, il faut accepter", dit un Dionysien. 

En revanche, pour d'autres, tout est encore possible. "Il faut changer cette réforme, les gens manifestent encore et encore et quelque chose s'est brisée", assure une Dionysienne. Pour une mère de famille, il "faut continuer à se mobiliser car c'est pour nos enfants et ça ne me dérange pas d'être encore dans les embouteillages". 

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

La réforme des retraites a été adoptée, après le rejet des motions de censure déposées contre le gouvernement. Vos réactions à La Réunion