Le CHU de La Réunion à l’épreuve du variant Delta

Le CHU de La Réunion présente un déficit de 50 millions d'euros et 37 millions d'euros de charges impayées.
De 31 à 238 cas de variant Delta en une semaine. La propagation du virus ne diminue pas à La Réunion, et s’emballe même sur les 3 derniers jours, selon les autorités. Le nombre d’admissions en réanimation est à la hausse, et le nombre de lits devrait repasser de 112 à 117.

Le niveau de l’épidémie de coronavirus reste important à La Réunion, avec 10 décès et 1 320 nouveaux cas du 10 au 16 juillet. Le taux d’incidence sur cette période est de 154,6/100 000, mais il grimpe à 190/100 000 sur les 3 derniers jours, indiquaient hier les autorités.

Le variant Delta progresse et concerne plusieurs communes. Le nombre de cas de variant Delta est ainsi passé de 38 à 231 en une semaine.

Ces derniers jours, les admissions en réanimation pour Covid sont en forte augmentation, selon la préfecture et l’ARS. Au 20 juillet, 40 lits de réanimation sur 112 étaient occupés par des patients positifs au Covid. Près de 58% des patients en réanimation pour Covid avaient moins de 60%.

Le taux d’occupation de l’ensemble des lits de réanimation du département est de plus de 90%, précisent les autorités, ce qui laisse une très faible marge de 8 lits au maximum.

Augmentation de la pression sur la réanimation

Le taux d’occupation des lits de réanimation est en augmentation ces derniers jours, il atteint désormais 95%, selon le Dr Philippe Ocquidant, chef du service de neuro-réanimation du CHU Sud. Il y a quelques semaines, le nombre de lits de réanimation avait été abaissé de 117 à 112 lits. Il devrait remonter à 117 lits dans les 24 à 48 heures, a-t-il indiqué hier soir, à savoir 103 lits pour le CHU et 14 lits pour le CHOR.

Les patients pris en charge en réanimation sont plus jeunes, mais pas très jeunes, précise le médecin. Le nombre de patients de moins de 50 ans avec des comorbidités a augmenté. Il souligne qu’aucun des patients pris en charge n’est vacciné.

Coronavirus itw Dr Philippe Ocquidant, chef du service de neuro-réanimation au CHU Sud ©Réunion la 1ère

Le variant Delta augmente le risque

Pour le moment, il n’y aurait pas de patients atteints du variant Delta en réanimation, mais certains résultats de séquençage sont encore attendus. Pour le Dr Philippe Ocquidant, il est probable que des malades atteints de ce variant le seront.

Le docteur confirme que le variant est en train d’augmenter de façon très importante, mais précise qu’il n’est pas forcément plus grave au niveau de la pathologie, par contre il est beaucoup plus contagieux et c’est ce qui fait sa dangerosité.

Le risque d’avoir davantage d’hospitalisations dans les unités Covid ou en réanimation augmenterait mécaniquement.

Des renforts toujours attendus

Il y a deux semaines, la réanimation avait déjà vécu un épisode de tension. Des renforts avaient ainsi été demandés et apportés. Des demandes pour certaines toujours d’actualité, sur la page facebook de la réserve sanitaire, un appel est en cours pour la période du 23 juillet au 9 août.

Mercredi dernier, le directeur du CHU et GHER, Lionel Calenge, indiquait que ces renforts permettraient notamment d’augmenter la capacité d’accueil en réanimations afin de repasser de 112 à 117 lits.

Le personnel soignant et la vaccination

Dans le service de neuro-réanimation, tous les médecins sont vaccinés depuis longtemps, précise le Dr Philippe Ocquidant. Cela concerne les praticiens hospitaliers, les assistants et les internes, voire même les externes venus de métropole.

Au niveau du personnel paramédical, le taux de couverture vaccinale est inférieur, mais il n’est pas possible d’en donner la part exacte. Le médecin l’estime à près de 50%. Le personnel sera encouragé dans cette voie, à condition d’une "bonne pédagogie".

Le projet de loi sur la gestion de la crise sanitaire examiné cette semaine par le Parlement prévoit de rendre obligatoire la vaccination des personnels soignants au 15 septembre.