Le CHU de La Réunion accuse un déficit de 50 millions d'euros, un plan d’action est lancé

En 2022, le CHU de La Réunion accuse un déficit de 50 millions d’euros. Selon la direction, il est dû au non accompagnement de l’Etat qui avait pourtant fait des promesses. La direction lance un plan d’action "sans suppression de poste, ni dégradation de la qualité des soins".

Sur un budget d’un milliard d’euros en 2022, le CHU de La Réunion accuse un déficit de 50 millions d’euros. Le conseil de surveillance du CHU a tenu une conférence de presse pour s’en expliquer, ce mercredi 28 juin.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Les difficultés financières du CHU

35 millions à cause du non accompagnement de l’Etat

Le directeur général du CHU, Lionel Calenge, détaille : "sur ce déficit de 50 millions d’euros, il y a 35 millions d’euros d’origine extérieure liée à un manque d’accompagnement du CHU".

De 2016 à 2021, le déficit du CHU se réduisait chaque année, mais en 2022, les aides de l’Etat ne sont pas arrivées, explique la direction du CHU. "Le coefficient géographique n’a pas été revalorisé, il est bloqué à 31%, assure Lionel Calenge. Aujourd’hui, plus on recrute, plus on creuse le déficit".

"Des promesses non tenues"

"Le gouvernement n’a pas tenu ses promesses, résume Huguette Bello, présidente du conseil de surveillance du CHU. Nous n’avons pas eu les mesures du Ségur de douze millions d’euros, ni même l’aide apportée à Mayotte de 15 millions d’euros". "Nous sommes révoltés par le manque de parole du gouvernement et du président de la République", s’agace-t-elle.

La Santé est sacrifiée. L’Etat a une dette envers nous.

Huguette Bello

Les membres du conseil de surveillance du CHU demandent à être reçu par le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini et le directeur de l’ARS, l’Agence Régionale de Santé, Gérard Cotellon.

Un plan d’action

En attendant, la direction du CHU a mis en place un plan d’action pour faire des économies. "Ce plan d’action fait l’unanimité de la communauté hospitalière, rassure Lionel Calenge, directeur général du CHU. Il n’y aura pas de suppression de postes, pas de remise en question des engagements vis-à-vis des partenaires sociaux, le plan de titularisations sera maintenu et exécuté, et le plan sur les métiers sensibles sera maintenu". En revanche, les embauches seront gelées durant six mois.

Selon le directeur du CHU, "ce plan d’efficience est fait pour mieux recouvrir nos recettes et mieux maitriser nos charges".

On va se donner les moyens de coder intégralement nos actes, lutter contre le gaspillage, éviter les prescriptions inutiles et les actes redondants.

Lionel Calenge

Pas de dégradation de la qualité des soins

En 2023, le CHU de La Réunion fait partie des sept CHU de France qui ont augmenté leur activité par rapport à 2022. "Ce CHU n’a jamais été aussi puissant dans sa capacité à bien soigner les Réunionnais", assure Lionel Calenge qui promet qu’il "n’y aura aucune dégradation de la qualité des soins prodigué aux Réunionnais".

L’inquiétude des syndicats

De leur côté, les syndicats sont inquiets. "Ce non accompagnement de l’Etat sur les dépenses du CHU entraîne une dégradation des conditions de travail", assure Fabrice Grondin, porte-parole intersyndicale CHU. "Des services ont fermé, le personnel manque et le recrutement de soignants est difficile : il y a déjà un danger pour la population", estime Fabrice Grondin. 

On veut que l’Etat intervienne et que cette histoire de gros sous qui n’est pas de notre fait soit réglée.

Fabrice Grondin