Le directeur de publication de L’Express de Maurice, Nad Sivaramen, a été entendu lundi 1er mars 2023, par les inspecteurs du Central Criminal Investigation Dpartement, suite à la plainte pour diffamation criminelle de l’ASP Ashik Jagai.
Ce policier en charge de la Special Triking Team (Equipe de frappe spéciale) est mis en cause pour un prétendu manque de transparence dans sa gestion de l’affaire Bruneau Laurette.
Selon ses détracteurs, ce représentant des forces de l’ordre, qui avait procédé à l’interpellation de l’activiste politique, le 4 novembre 2022, n’aurait jamais dû intervenir.
Il avait été mis en cause par le prévenu un mois plus tôt. Bruneau Laurette, comme d’autres, affirmaient qu’il avait des liens avec un dénommé Franklin (NDLR : trafiquant de drogue présumé).
Le directeur de publication et la rédaction assument
Nos confrères mauriciens soutiennent le directeur, qui assume en retour, le travail de la rédaction : "Comme l’article n’est pas signé, je ne vais pas révéler le nom de l’auteur(e). Et comme directeur des publications, j’assume l’entière responsabilité de l’article en question," a signalé en préambule de son audition, Nad Sivaramen.
Afin de faire vaciller le directeur de publication de l’Express de Maurice, les policiers ont menacé de l’arrêter (NDLR : le délit de diffamation criminelle n’ayant pas disparu de l’île sœur). Sans se départir de son calme, leur interlocuteur a tenu à leur préciser : "Cette loi est désuète. Elle a été abandonnée dans toutes les démocraties. La police aura à assumer cette arrestation arbitraire, sans passer par le bureau du DPP ou par une cour de justice, aux yeux de l’opinion publique."
Nad Sivaramen est ressorti libre. Un journaliste de L’Express de Maurice est convoqué, ce jeudi aux Casernes centrales. Un second volet dans ce dossier est également visé. Il sera accompagné de son avocat.
Pour mémoire, l’île Maurice a perdu trois places en 2022, dans le classement de la liberté de la presse dans le monde. Elle est située au 64ème rang sur 180.