Après une sombre période, des solutions ont été trouvées pour permettre au surf réunionnais de survivre. Des dispositifs de sécurisation de la pratique ont notamment vu le jour.
Au-delà des équipements de protection individuels, désormais appelés "dispositifs de répulsion électrique", des vigies requins ont également vu le jour. Elles sont chargées de détecter la présence de requins dans l’eau et de déclencher l’évacuation des pratiquants d’activités nautiques, le cas échéant.
Les vigies requin ont 15 ans
En place depuis 15 ans, les Vigies Requins Renforcées, gérées par la Ligue de Surf, puis la Water Patrol, par le Leu Tropical Surf Team, ont prouvé leur efficacité en permettant une pratique du surf encadrées, pour les licenciés de la Ligue Réunionnaise de Surf, pour les jeunes du Pôle espoir ou encore pour la reprise de compétitions de surf à La Réunion.
Les VRR sont régulièrement déployées sur les spots de Trois-Bassins, des Roches-Noires, de l’Hermitage ou encore aux Brisants. La Water Patrol intervient quant à elle sur les spots de Saint-Leu.
Une couverture principalement limitée aux spots de l’Ouest
Les Vigies Requins Renforcées s’efforcent de sécuriser avant tout les spots fréquentés par les écoles de surf. Mais toutes n’y ont pourtant pas accès.
Les plages de l’Etang-Salé et de Saint-Pierre le sont beaucoup moins, au grand dam des écoles de surf, et ce malgré un arrêté municipal.
Les écoles de surf du Sud demande davantage de présence des vigies
En octobre dernier, les VRR se sont tout de même déployées sur Etang-Salé.
L’Etang-Salé demande une sécurisation a minima. Les vigies étaient déjà venues plusieurs fois cette année, donc ça on les remercie, mais ça reste ponctuel, alors que la mairie elle a demandé pour le mercredi, samedi, dimanche, vacances et jours fériés y compris.
Marin, gérant d’une école de surf à l’Etang-Salé
Pour Marin, et les autres propriétaires d’écoles de surf du Sud, les associations doivent revoir leur organisation, pour augmenter leur présence dans cette région de l’île.
Au niveau logistique, au niveau équipement, ils ont tout, mais l’organisation. Leur priorité ce n’est pas l’Etang-Salé. Leur priorité c’est de garder les activités dans l’Ouest. C’est bien ce qu’ils ont fait, vraiment c’est magnifique, ces dernières années. Maintenant j’avoue qu’on a supporter la crise requin toute La Réunion ensemble, ce serait bien que tout le monde soit solidaire pour aussi le Sud.
Marin, gérant d’une école de surf à l’Etang-Salé
Du changement dès janvier 2025
Début 2025, les choses devraient justement changer. L’association Ressac doit en effet prendre la tête de ces deux dispositifs, a annoncé en septembre dernier le sous-préfet de Saint-Paul, Philippe Malizard.
L’association Ressac, réseau d’éducation et de sauvetage pour la sécurité des activités côtières, se verra donc transférer les compétences des deux autres entités, ainsi que leurs moyens humains et financiers. La Ligue Réunionnaise de Surf et le Leu Tropical Surf Team reçoivent des financements de l’Etat, des communes concernées et de la Région pour assurer la surveillance des spots de surf.
D’après les autorités, le regroupement doit permette d’élargir les missions réservées aux activités nautiques liées aux vagues, à une mission plus générale pour l’ensemble des usagers de la mer. L’objectif est de couvrir une plus grande zone, de Boucan à Saint-Pierre, et même plusieurs spots en même temps.
Reste à savoir si tous les salariés des deux associations actuelles seront repris par la nouvelle, et dans quelles conditions.