Le+ du 19h : Le surendettement des ménages

Le surendettement des ménages à La Réunion est en forte augmentation depuis le début de l’année. Après le pic de 2013 et après deux années de baisse, l’Iedom remarque que 423 dossiers de surendettement ont déjà été déposés, juste sur les quatre premiers mois de l’année, hausse +16%
Les plus touchées sont des personnes seules (dans 90% des cas), surtout des femmes avec des enfants à charge. Contrairement aux idées reçues, la plupart du temps ce n’est pas parce qu’elles ont abusé des crédits qu’elles se retrouvent endettées. C'est souvent à la suite d’un “accident de la vie” : la perte d’un emploi, un divorce, la mort du conjoint. Ces personnes se retrouvent seules avec moins de revenus et des charges qui restent les mêmes, comme le loyer. Le surendettement est souvent une spirale infernale. Tous les mois, la commission de surendettement de la Réunion gère une centaine de dossiers de personnes, généralement orientées par les services sociaux, les CCAS. La procédure est gratuite. Les dossiers sont éxaminés par la commission dans un délai de quatre à six semaines.

A la Réunion, l’endettement moyen des personnes qui déposent un dossier de surendettement est d’un peu plus de 34 000 euros, moins élevé que la moyenne nationale.

Cette commission peut décider le blocage de la totalité des sommes dûes, un gel des dettes, pendant 24 mois, pour donner du temps à la personne endettée de retrouver un emploi, de suivre une formation… Deux ans pour lui permettre de souffler. Après négociation avec les créanciers, elle peut décider aussi un étalement de la dette sur une période de 8 ans (une période qui sera ramenée à 7 ans à partir du 1er juillet 2016)
 
Dans 25% des cas environ, la dette est effacée purement et simplement. C'est le cas lorsque la commission estime que la personne endettée ne pourra jamais rembourser . (Exemple, un homme de 60 ans, au chômage, dans le secteur du BTP où il a très peu de chance de retrouver un emploi). La décision de la commission doit être homologuée par un juge. Pour ces cas, les créanciers ont très peu de chance de récupérer leur argent et introduisent peu de recours.

A noter que l’effacement de la dette reste l’exception. Le message de la commission de surendettement c’est évidemment que les personnes qui ont emprunté doivent rembourser mais qu’il existe des solutions pour s'en sortir.
du 25 mai 2016 ©Réunion 1ère