Piton de La Fournaise : le front de coulée progresse dans les hauts des Grandes Pentes

Le front de coulée a avancé de 180 mètres en 24 heures. Ce mardi matin, il se situait donc à près de 1 500 mètres d’altitude. Les cônes éruptifs restent actifs. Les relevés indiquent que l’activité se poursuit au 26ème jour d’éruption.

Ce mardi 4 mai au matin, les scientifiques de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise ont pu effectuer un survol du volcan en ULM. Les deux cônes éruptifs sont toujours actifs, mais les fontaines de lave sont nettement moins importantes désormais.

Un lac de lave était toujours bien présent au niveau du cône le plus imposant, situé en amont, tandis que des projections de lave n’étaient visibles qu’au niveau du plus petit cône en aval.

Le front de coulée progresse

L’écoulement de la lave à la sortie des bouches éruptives se fait essentiellement en tunnels, presque jusqu’à la limite supérieure des Grandes Pentes, où des résurgences de lave sont visibles en surface. Les tunnels permettent ainsi à la lave de rester chaude plus longtemps et d’être assez fluide pour progresser à son arrivée vers l’extrémité de la coulée.

Les scientifiques ont donc pu constater que le front de coulée continue sa lente progression dans les hauts des Grandes Pentes. En 24 heures, il a progressé de près de 180 mètres. Ce mardi matin, il se situait ainsi aux alentours de 1 500 mètres d’altitude. Le front de coulée est visible depuis la Route Nationale 2 depuis dimanche.

Des incendies dans la végétation située au pied du rempart et au front de coulée ont été observés ce mardi, comme lors des deux derniers jours.

L’éruption se poursuit

Le trémor volcanique, dont l’intensité avait stagné du 29 avril au 1er mai, a repris sa tendance à décroître depuis le 2 mai. Son amplitude atteint encore 50% de l’amplitude maximum observée le 13 avril. L’intensité du trémor volcanique est l’indicateur d’une émission de lave en surface.

Trois séismes volcano-tectoniques superficiels ont été enregistrés sur les dernières 24 heures, tous étaient localisés à l’aplomb des cratères sommitaux. Les flux de CO2 sont toujours en hausse en champ lointain, dans la région des Plaines.

Le léger gonflement de la zone sommitale et de la base du cône terminal, qui se dessinait hier, se confirme. Il peut correspondre à la pressurisation du réservoir magmatique superficiel sous le sommet, et pourrait suggérer un flux de magma profond entrant dans le réservoir magmatique superficiel supérieur. Ce flux s’ajouterait au flux de sortie du réservoir qui alimente le site éruptif.