Le général de brigade Jean-Marc Giraud est le nouveau commandant supérieur des FAZSOI, les Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien. A Réunion La 1ère, il confie prendre "avec plaisir" une responsabilité interrarmée
Le général Giraud estime que la mission qui lui a été confiée est une mission exceptionnelle, d'abord par l'étendue de la zone de responsabilité qui va au-delà de la Réunion et de Mayotte, à la charnière de l'Afrique avec une fenêtre sur l'Antarctique.
Narcotrafic, pêche illicite, risques climatiques
Homme de terrain, il dit avoir conscience des enjeux de la zone : le narcotrafic, la pêche illicite, les risques climatiques... Le haut gradé au CV impressionnant a effectué un grand nombre d'opérations extérieures : les opérations Epervier au Tchad en 1998, l'opération Trident au Kosovo en 1999, l'opération Licorne en Côte d'Ivoire en 2003, l'opération Serval au Mali en 2013, ou encore l'opération Barkane en 2017...
Et depuis, il a fait une carrière à dominante opérationnelle dans l'infanterie de marine. Aujourd'hui, le général Giraud souligne à quel point la zone sud de l'Océan indien est "dans le périmètre des enjeux de puissance du monde".
1 700 militaires au sein des FAZSOI
"Nous avons un intérêt à faire face collectivement aux menaces et aux risques que nous partageons. C'est fondamental que l'on puisse développer notre inter-opérabilité tactique, technique et humaine", défend-il.
Avec ses trois composantes maritimes, terrestres et aériennes, le corps des FAZSOI rassemble environ 1 700 militaires. Et il s'agit pour son commandant supérieur de mettre en oeuvre dans la région la LPM, ou Loi de programmation militaire, qui entrera en vigueur en 2024 pour une durée de 7 ans, et qui a pour ambition de renforcer la souveraineté dans les outremers.
"S'entraîner c'est un peu faire la guerre"
"Notre chef d'état-major des armées considère que le temps de paix s'est effacé et laisse place aujourd'hui au temps de la compétition. C'est ce que nous vivons également dans la zone sud de l'Océan indien", soutient le général Giraud.
Et pour asseoir sa souveraineté dans la région, il s'agit notamment de multiplier les opérations, et notamment les missions d'entraînement. "Quand on s'entraîne, c'est un signalement stratégique", argumente d'ailleurs le nouveau patron des Fazsoi.
"Lorsque vous vous entraînez et que vous déployez des capacités, vous signalez à vos compétiteurs vos possibilités, vos capacités opérationnelles mais également votre capacité d'appréciation et d'actions. De plus en plus, j'estime que s'entraîner, c'est quelque part un peu faire la guerre. C'est dire aux autres ce qu'on est capable de faire", conclut-il.