Le "Jacques Chevallier", Bâtiment Ravitailleur des Forces de la Marine Nationale, en escale à La Réunion

Le Jacques Chevallier, BRF de la Marine Nationale, en escale à La Réunion
Jusqu’au 26 décembre 2023, le premier Bâtiment Ravitailleur de Forces (BRF) de la Marine Nationale, nommé "Jacques Chevallier", est en escale au Grand Port maritime de La Réunion. Livré en septembre dernier, ce dernier-né de la marine française est encore en phase d’essai.

Avec sa taille imposante, il ne passe pas inaperçu. Certains Réunionnais ont peut-être vu le Bâtiment Ravitailleur de Forces (BRF) Jacques Chevallier, hier ou ce jeudi 21 décembre 2023, au large de nos côtes. 

Le bateau fait escale sur notre île jusqu’au 26 décembre prochain. Avant de rejoindre son point d’attache à Toulon, le Jacques Chevallier remontera par le Canal de Suez, lieu de conflit maritime actuellement. 

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Présentation du navire ravitailleur des forces armées, le Jacques Chevallier, actuellement de passage à La Réunion.

Le premier Bâtiment Ravitailleur de Forces de la marine française

Avec ses 194 mètres de long, plus de 27 mètres de large et une masse de 31 000 tonnes, le BRF Jacques Chevallier est le deuxième plus gros et le troisième plus long des navires de la flotte, après le porte-avions Charles de Gaulle et le porte-hélicoptères amphibie. 

Livré en septembre dernier, le BRF est encore en phase d’essai. “C’est un bâtiment qui a énormément de potentiel, mais c’est un premier de série, et donc, évidemment, il y a toujours des petits points à régler et à améliorer”, avoue le contre-amiral Benoît Rouvière, président de la commission permanente des programmes et des essais des bâtiments de la flotte. 

Deux Réunionnais à bord du Jacques Chevallier

Le Jacques Chevallier est numérisé. Il s’agit du premier bâtiment de la flotte équipé de centres de données. À son bord, deux marins réunionnais. 

“C’est un rêve de rejoindre la marine, de quitter mon ti péï pour explorer le monde entier, i change un peu du quotidien”, explique le Réunionnais Youri, actuellement au grade de “Second Maître”, spécialisé dans les systèmes numériques. 

Le bateau est équipé de capteurs optroniques (système qui réunit optique et électronique), de radars, d’un système de combat, de liaisons de données tactiques, de missiles aériens de courte portée et de deux canons de 40 mm Rapidfire. 

“Ce bâtiment a été conçu avec une auto-défense robuste, assure le Capitaine de Vaisseau Pierre Ginefri, commandant du BRF Jacques Chevallier. Les deux premières tourelles téléopérées de missiles de la marine française sont à bord”. 

Le BRF, un soutien logistique pour la marine française

Le bateau Jacques Chevallier permet de maintenir l’autonomie de la flotte française. Autrement dit, il permet de pousser les navires de la Marine Nationale plus loin et de les garder plus longtemps en mer, en les ravitaillant. 

Le Jacques Chevallier a la capacité d’embarquer 1 500 tonnes de matériel, 13 000 m3 de carburants et peut contenir jusqu’à 20 conteneurs de 20 pieds. Il est également capable de fournir des vivres pour soutenir environ 2 000 personnes pendant deux mois. 

Ce bateau est conçu pour les opérations de hautes intensités et pour aller ravitailler les forces au plus près de la menace.

Capitaine de Vaisseau Pierre Ginefri

Le Jacques Chevallier, BRF de la Marine Nationale, en escale à La Réunion

Hommage à l’ingénieur militaire Jacques Chevallier

Le bateau tire son nom de Jacques Chevallier, un ingénieur militaire du génie maritime, qui a dirigé la DGA (Direction Générale pour l’Armement). Il a joué un rôle crucial dans le développement de la propulsion nucléaire en France, pilotant la conception des réacteurs des sous-marins. Il est décédé en 2009. 

La Marine française lui rend hommage en baptisant le premier des BRF à son nom. Le bâtiment a été construit à Saint-Nazaire, par les Chantiers de l’Atlantique, en coopération avec Naval Group. 

Trois autres BRF seront prochainement construits. Le Jacques Stosskopf, l’Emile Bertin et le Gustave Zédé, tous nommés en hommage aux ingénieurs du génie maritime français. Les quatre bâtiments seront conçus pour une durée de vie de 40 ans.