Dans l’affaire opposant le Journal de l'île (JIR) à l’imprimerie ICP Roto d'Alfred Chane Pane, le tribunal avait débouté le journal le mercredi 19 juin dernier, dans la mesure où il n’y avait pas de lien contractuel avec l’imprimerie.
La reprise des impressions était prévue pour ce soir, mais c’était sans compter sur de nouveaux désaccords.
Les négociations n'ont pas abouti
Le 19 juin dernier, le tribunal de commerce juge qu'il est impossible d’obliger ICP Roto à imprimer le journal. Les deux partis n’étant plus liés par un contrat.
Dans la foulée, Alfred Chane Pane a proposé à Jacques Tillier une trêve pour assurer la pluralité des médias le temps des élections législatives anticipées. Mais il a posé tout de même ses conditions : le paiement en avance des prestations et le retrait d’une plainte du patron du JIR à son encontre.
Les négociations étaient engagées, certains points bloquent. À la fin de la semaine la situation semblait pourtant s’améliorer. Un accord devait être validé par un juge-commissaire, mais le week-end a ralenti la procédure. La validation devait attendre ce lundi matin, en vain.
Une médiation en préfecture ce lundi matin
Jacques Tillier sollicite finalement une médiation en préfecture ce lundi matin. Si Alfred Chane Pane pensait qu'il s'agissait d'une médiation sur un accord d'impression du journal durant cette période électorale, finalement la discussion a porté sur la signature d'un contrat entre les deux parties.
Pour le contrat, j'ai des conditions financières qui sont les mêmes que pour le Quotidien. D'ailleurs, c'est sous la surveillance de l'autorité de la concurrence. Je ne peux pas me permettre de faire des conditions plus favorables au JIR qu'au Quotidien.
Alfred Chane Pane, chef d'entreprise de l'imprimerie ICP Roto
"Nous sommes incapables d'assumer ces exigences"
De son côté, Jacques Tillier accuse notamment ICP Roto de profiter de sa situation de monopole pour, selon lui, "poser des exigences abusives sans fondement".
Des conditions auxquelles le journal ne peut pas répondre au vu de son redressement judiciaire et de sa trésorerie au plus mal après une semaine sans parution.
Nous sommes incapables d'assumer ces exigences abusives (imposées par ICP Roto NDLR) dans la mesure où nous sommes, en plus, en redressement judiciaire et que depuis une semaine sans imprimerie, nous avons mangé notre trésorerie.
Jacques Tillier, PDG du JIR
Pas d'impression du JIR
L’imprimeur réclame alors des garanties. Autrement dit, une caution personnelle de la poche de Jacques Tillier. Une requête qui a été refusée par ce dernier.
À la fin de la médiation ce matin, j'ai demandé une caution personnelle à Monsieur Tillier. Dans ce cas, si le journal est en liquidation et que son dirigeant refuse de le cautionner, je me vois mal - en tant que bon gestionnaire d'une entreprise commerciale privée qui n'a aucune responsabilité dans ce qui arrive à Monsieur Tillier - venir faire des faveurs particulières.
Alfred Chane Pane, chef d'entreprise de l'imprimerie ICP Roto
Sans accord, il n’y a pour le moment aucune visibilité concernant la reprise de l'impression du JIR version papier.