Pas touche à la LODEOM ! C'est le cri lancé par les acteurs économiques réunionnais alors que ce dispositif d’exonération des cotisations sociales spécifique aux Outremer pourrait être revu par le gouvernement Barnier.
Pour les chambres consulaires, la remise en cause de cet avantage fiscal serait catastrophique. "Réduire ces aides reviendrait à porter un coup fatal à de nombreuses entreprises et à mettre en péril des milliers d'emploi", réagissent Bernard Picardo et Pierrick Robert, respectivement à la tête de la Chambre des métiers et de la Chambre de commerce et d'industrie.
"Un dispositif qui a fait ses preuves"
"Il est impératif de maintenir ce dispositif qui a fait ses preuves", ajoutent-ils en évoquant l'impact potentiel sur des secteurs clés comme le BTP, le tourisme, l'agriculture ou encore l'industrie.
Alors pour interpeller le Premier ministre, une motion commune a été signée par l’ensemble des organisations patronales. Pour celles-ci, une remise en cause de la LODEOM c’est la chronique de la mort annoncée de la compétitivité des entreprises.
Nous ne sommes pas dans une démarche de revendication mais dans une démarche censée pour sauver l'emploi sur notre territoire et préserver le pouvoir d'achat sur le territoire de La Réunion
Pierrick Robert, le président de la CCIR qui est à l'origine de la motion
Une menace pour les emplois
Selon un rapport du CESER, les entreprises qui bénéficient de ce dispositif de la LODEOM ont créée 70 % des emplois sur l’ile.
Et c'est l'ensemble des entreprises, quelque soit leur taille ou leur secteur d’activité qui seraient impactées, selon Hervé Mariton, le président de la FEDOM, la Fédération des entreprises d’outre-mer, interrogé dans la journal de Réunion la 1ère.
"C'est pas bon parce que ça va augmenter les coûts et surtout parce que ça va augmenter le chômage !", alerte-t-il. "Si par malheur, les propositions du gouvernement passaient, le chomage augmenterait d'au moins trois points et il repasserait au-dessus de la barre des 20% !"
Revoir l'interview d'Hervé Mariton sur Réunion La 1ère :
Un non-sens sur le fond et sur la forme ?
Le président de la FEDOM estime que sur la forme aussi, le gouvernement fait fausse route. "La méthode est totalement baroque, déplore-t-il. Une méthode inacceptable. On ne met pas en place une nouvelle législation, une loi de financement de la Sécurité sociale, en écrivant noir sur blanc que ça va provoquer des dégâts dont on ne sait pas encore comment on pourra les réparer".
La motion réclamant le maintien de la LODEOM sera également transmise aux parlementaires. Les débats en commission des affaires sociales commencent dès la semaine prochaine à l’Assemblée nationale.