Le recours aux contrats à durée limitée plus fréquent à La Réunion que dans l’Hexagone

Pôle Emploi à La Réunion.
Un quart des salariés du privé travaillaient sous un contrat à durée limitée en 2019. La crise Covid a renforcé le recours à ce type de contrat, plus élevé à La Réunion qu’ailleurs en France. L’insertion dans l’emploi reste difficile pour ces salariés et leurs conditions précaires.

Les entreprises et associations réunionnaises ont davantage recours aux contrats à durée déterminée, les CDD, et moins à l’intérim. Elles bénéficient plus souvent d’emplois aidés, qu’ailleurs en France, notamment dans les services aux particuliers et dans le commerce, indique l’INSEE dans une étude parue ce jeudi 27 octobre.

Le tissu économique à La Réunion est considéré comme peu favorable au contrats courts, les activités saisonnières étant moins présentes et le secteur de l’industrie étant moins présent également, et pourtant La Réunion fait partie des départements les plus concernés avec les Antilles et la Guyane.

23% des salariés du privé embauchés en contrat à durée limitée

Avant la crise Covid, en 2019, près d’un quart des salariés du secteur privé étaient embauchés sous un contrat à durée limitée à La Réunion. Une part qui a augmenté avec la crise sanitaire. Ils étaient ainsi 23% de salariés du privé embauchés sous ce type de contrat, contre 19% dans l’Hexagone.

Sur 37 500 personnes sous un contrat à durée limitée, 20 000 bénéficiaient d’un CDD, soit 12%, 7 900 d’emplois aidés, soit 5%, 6 800 en mission d’intérim, soit 4%, et 2 800 en apprentissage, soit 2%.

Les entreprises et associations réunionnaises bénéficient de davantage d’emplois aidés, ainsi dans l’hébergement-restauration, les emplois aidés représentent 28% des heures travaillées, soit sept fois plus qu’en province.

Le recours aux contrats courts augmente après la crise Covid

En 2021, les contrats courts ont largement été mobilisés dans une conjoncture économique incertaine et ont généré une forte croissance de l’emploi.

Les embauches en mission d’intérim ou en CDD ont fortement augmenté, les contrats d’apprentissages également avec le Plan de relance et le plan "1 jeune, 1 solution". En 2021, 12 000 jeunes entrent en apprentissage, soit trois fois plus qu’en 2019.

Le recours à l’intérim augmente de 27%, au CDD d’un mois ou plus de 22%, au CDD de moins d’un mois de 18%, alors que les embauches en CDI augmentent de 7%.

Des secteurs en recherche de main d’oeuvre

La hausse des missions de courte durée est plus notable pour des activités telles que le nettoyage et l’entretien des locaux ou encore les animations dans les centres commerciaux.

Pour 2022, les employeurs prévoient une hausse des embauches dans tous les secteurs, à l’exception des "autres services aux particuliers", essentiellement constitués d’associations de quartiers et d’associations culturelles et sportives, qui pâtissent toujours de la crise sanitaire.

La difficile insertion dans l’emploi

A La Réunion, l’insertion dans l’emploi est plus difficile qu’au niveau national. 42% des sortants d’apprentissage avec un CAP ou un BTS sont en emploi six mois après, contre 62% dans l’Hexagone.

Les personnes en contrat à durée limitée connaissent également des conditions plus précaires. Ainsi 62% des personnes en CDD ou en intérim perçoivent moins de 1 100 euros par mois, contre 16% de celles en CDI.