Les artisans-commerçants du Sud manifestent pour dire leur détresse

Les artisans-commerçants du Sud manifestent pour dire leur détresse
Ce lundi 5 février 2024, le collectif de commerçants et artisans Ar'Com s'est réuni devant les antennes des chambres consulaires dans le Sud, réclamant des mesures de soutien. Ils se disent asphyxiés par de nombreuses difficultés cumulées, dont les dernières intempéries.

Ils n'en peuvent plus et se disent asphyxiés financièrement : les artisans-commerçants du Sud de l'île, au sein du collectif ArCom, se sont mobilisés auprès des antennes de la Chambre de commerce et d'industrie et de la Chambre des métiers et de l'artisanat ce lundi 5 février 2024. 

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

Rassemblement des artisans et commerçants du Sud

Un ensemble de difficultés persistantes

Depuis plus de cinq ans et la crise des Gilets jaunes, certains disent n'avoir pu relever la tête, cernés par les difficultés qui se succèdent et se cumulent. Fret élevé, matières premières dont le coût augmente, rappel de cotisations URSSAF incessantes, ventes et marchés en chute libre... 

"Les marchés diminuent, les personnes lambda ne peuvent plus investir parce que tout est devenu cher, les taux sont trop hauts pour investir". 

 Jérôme Orboin, artisan du BTP

"Situation catastrophique"

Les dernières intempéries et le passage du cyclone Belal sont la cerise sur le gâteau, comme le fait remarquer Janny Huet, le représentant des commerçants au sein du collectif ArCom. 

"On est là pour dénoncer une situation qu'on vit depuis longtemps. Belal et les intempéries que nous avons connues dans le Sud viennent s'ajouter à une situation catastrophique : trésorerie mise à mal depuis les Gilets jaunes, ensuite le Covid, nous n'avons plus de quoi avancer"

Janny Huet, représentants des commerçants de l'ArCom

Mais les dispositions permises par l'état de catastrophe naturelle sont loin d'être suffisantes pour garder la tête hors de l'eau, expliquent-ils. 

"Nous sommes les plus grands oubliés" 

Devant les chambres consulaires dans le Sud de l'île ce lundi, ils ont donc réclamé le soutien de tous les acteurs publics. "Comparés à d'autres professions, nous ne sommes jamais entendus, nous sommes les plus grands oubliés, laissés en souffrance", clame Janny Huet.

Une liste de propositions

Ce que l'ArCom souhaite, c'est notamment que les chambres consulaires, les banques, la Caisse générale de sécurité sociale (CGSS), la Région et le Département, se réunissent autour d'une table pour examiner la liste de propositions que le collectif a établi.

"Nous venons avec une liste de propositions qui nous semblent justes et réalisables, nous demandons à les rencontrer pour mettre ça en oeuvre". 

Janny Huet, représentant des commerçants de l'ArCom

Les artisans-commerçants du Sud manifestent pour dire leur détresse

Report des crédits

Parmi les mesures qu'ils sollicitent, le report des crédits bancaires en cours, "proposés à certaines professions, mais pas à nous" ou seulement sous certaines conditions, se plaint le collectif. Alors que les mesures prises après Belal permettent un report des échéances à trois mois, l'ArCom souhaite que le délai soit d'un an. 

Cotisations Urssaf

Un autre souci souligné par le collectif, celui des cotisations Urssaf (Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d'allocations familiales) réclamées. "Certains reçoivent des appels de l'Urssaf qui remontent à 2016 et pour des montants de plusieurs dizaines de milliers d'euros, c'est insoutenable", témoigne Janny Huet de l'ArCom. 

Révision des taux bancaires, chômage partiel... 

Il est aussi question, parmi leurs revendications, d'une mise en place de chômage partiel pour les jours qui n'ont pas pu être travaillés pendant les intempéries, l'annulation des charges sociales pour le premier trimestre de 2024, la remise en place de la "caisse intempéries" dans le BTP, la révision des taux bancaires pour favoriser la relance des entreprises, la révision des taux de cotisation Urssaf... 

Les artisans-commerçants du Sud manifestent pour dire leur détresse

"Ceux qui parmi nous ont un local, on se demande si on va pouvoir payer notre loyer ce mois-ci alors qu'on n'a pas pu travailler", achève le membre de l'ArCom, qui annonce un durcissement de leur mouvement s'ils n'étaient pas reçus prochainement.