Les autorités se préparent à l'arrivée de nouveaux migrants sri lankais à La Réunion

Un fourgon de Médecins du Monde après l'arrivée de migrants sri lankais à La Réunion, en décembre 2018
Les autorités se préparent à l'arrivée imminente ce vendredi, à La Réunion, de ce bateau de pêche repéré depuis quatre jours au large de l'île Maurice. Médecins, forces de l'ordre et associations humanitaires vont être mobilisés pour prendre en charge ces 46 personnes en provenance du Sri Lanka.

Jusqu'en mars 2018, personne n'aurait pu imaginer que La Réunion soit un jour confrontée à la problématique de migrants arrivant clandestinement par la voie des mers. La donne a bien changé depuis...

Le bateau qui s'apprête à arriver sur notre île avec 46 personnes à bord n'est donc pas le premier du genre et les autorités sont déjà prêtes à enclencher leur dispositif spécifique de prise en charge. Du côté des forces de l'ordre notamment, la police nationale est bien rodée à l'exercice.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Les autorités se préparent à accueillir les 46 passagers du bateau de pêche sri lankais attendus ce soir à La Réunion

La police nationale mobilisée

"Toute la police nationale, mais aussi l'autorité préfectorale, est mobilisée pour se préparer à cette situation qui commence malheureusement à être habituelle", confirme Gilles Clain, secrétaire national délégué du syndicat Unité SGP Police FO.

L'arrivée d'une quarantaine de personnes susceptibles d'être en situation irrégulière suppose un effectif conséquent de policiers et les hommes de la Compagnie départementale d'intervention (CDI) devraient à nouveau être mobilisés.

Placement en zone d'attente

Après avoir été examinées par une équipe médicale, les 46 personnes devraient être placées en zone d'attente. "C'est une zone tampon entre la frontière et le territoire français. Le but sera de déterminer si oui ou non ces personnes remplissent les conditions pour pouvoir être admises sur le territoire français", explique encore Gilles Clain.

Au vu du nombre de personnes, une zone d'attente adaptée devrait être mise en place, rajoute le syndicaliste de la police nationale. "Une zone adaptée au nombre de personnes et au fait qu'il y ait par exemple des enfants ou pas parmi elles. Cette zone sera bien sûr surveillée 24h/24 par des policiers. Ca va donc durer dans le temps et ça va mobiliser énormément d'hommes".  

Le centre d'hébergement de la Croix rouge déjà saturé

Les équipes de la Croix Rouge sont également prêtes à intervenir. "Pour l'instant, la Croix rouge est la seule association à pouvoir accueillir les personnes en situation de demande d'asile, indique Laurent Morin, le directeur territorial de la Croix rouge française.

Le problème, explique-t-il, c'est que le centre d'hébergement d'urgence des demandeurs d'asile  a atteint son seul de capacité maximal... Pas moins 114 personnes sont actuellement accueillies, précise Manon Héribert-Laubriat, la directrice du pôle Lutte contre les exclusions à la Croix rouge. "Une partie d'entre elles ont eu le statut de réfugiés, il y en a d'autres pour qui la procédure est terminée et une majorité pour laquelle la procédure est toujours en cours et qui attendent une réponse".

En avril 2019, les 126 migrants, dont 26 femmes et 13 enfants, arrivés au large de Sainte-Rose avaient dû être hébergées dans un premier temps au gymnase de Duparc à Sainte-Marie. Ils avaient ensuite été transférés dans les anciens locaux du centre hospitalier Gabriel-Martin, dans le centre-ville de Saint-Paul.