De un à une centaine d'euros : telles sont les sommes prélevées chez des clients de l'entreprise de télécommunications SFR Réunion, le mercredi 7 février 2024. Une opération injustifiée de la "Société réunionnaise de radiotéléphone" qui s'est ajoutée aux prélèvements habituels chez les clients actuels. Mais elle a été encore plus surprenante pour d'anciens abonnés, dont les contrats avaient été résiliés il y a parfois plusieurs années.
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Une bonne dizaine de milliers de personnes
Yves Gauvin, le directeur général adjoint de SFR Réunion, estime ainsi qu'"une bonne dizaine de milliers de personnes" ont pu être concernées par ce prélèvement surprise, qui n'est pas intentionnel, rassure-t-il.
Un test de protocole SEPA
En cause, une erreur informatique de la part de la banque partenaire de SFR Réunion, avance la direction. "Ça date de tests avec une banque, en 2021, pour un protocole de virement SEPA (pour "Single Euro Payments Area", soit un transfert d'argent d'un compte à un autre à l'intérieur de la zone euro, ndlr)", explique Yves Gauvin.
"Nous avions fait des échanges de fichiers en mode projet. Un des fichiers est resté à la banque pendant plusieurs années et est ressorti contre toute attente, avec des prélèvements d'un euro à une centaine d'euros chez des clients et ex-clients puisque c'est un vieux fichier qui est resté dans les systèmes informatiques de la banque".
Yves Gauvin, directeur général adjoint SFR Réunion
Peu importe leur banque
Si le fichier fautif était présent au sein seulement de la banque avec qui travaille l'opérateur, les clients eux, sont concernés peu importe leur banque. "SFR travaille avec une seule banque qui fait les prélèvements chez les clients. Mais les clients peuvent être dans toutes les banques de l'île et même d'ailleurs", précise le directeur général adjoint.
Pas de problème de protection des données selon SFR
A l'attention de ceux qui s'inquièterait de la présence de leurs coordonnées bancaires chez SFR alors qu'ils ne sont plus clients de l'opérateur, Yves Gauvin argue que la protection des données n'a pas été violée. "On peut les garder plusieurs années pour des raisons fiscales", oppose-t-il.
En revanche, "là où on se pose des questions c'est sur le fait qu'un fichier puisse être resté aussi longtemps sans être traité, se soucie Yves Gauvin. On a demandé à la banque de vérifier s'il n'y avait pas d'autres fichiers de cette période de tests qui traînaient".
Remboursement sous peu
La priorité toutefois, a été d'organiser le remboursement des personnes prélevées, poursuit le directeur général adjoint de l'opérateur. A priori, sans aucune démarche à effectuer, elles devraient être remboursées par leur banque dans les meilleurs délais.
"Dans la journée (de jeudi, ndlr), la totalité des clients devrait avoir le remboursement sur leur compte. Ca dépend des banques : pour certaines, le prélèvement n'aura même pas existé, pour d'autres ils auront eu un prélèvement hier (mercredi, ndlr) soir un peu tard, et dans la journée d'aujourd'hui le reversement, avec normalement peu d'impact pour eux".
Yves Gauvin, directeur général adjoint SFR Réunion