Les demandes d’aides alimentaires explosent à La Réunion, le département veut un soutien de l’Etat

Une collecte alimentaire (image d'illustration).
En commission permanente, mercredi 22 avril, le conseil départemental a voté une motion pour soutenir l'accompagnement alimentaire en cette période de crise sanitaire. Le gouvernement a prévu de soutenir l’aide alimentaire à Mayotte et en Guyane, mais pas à La Réunion.
Selon le conseil départemental, la situation est critique à La Réunion. Les demandes d’aides alimentaires explosent depuis le début de la crise du coronavirus dans l’île. La ministre des Outre-mer, Annick Girardin a annoncé 2,5 millions d'euros d'aides alimentaires supplémentaires pour deux mois pour Mayotte et la Guyane, mais rien pour La Réunion.
 

Mairies et associations "asphyxiées"

"L’île connaît une situation sociale tout aussi critique", affirme le conseil départemental qui a voté une motion, mercredi 22 avril, en commission permanente, pour soutenir l’accompagnement alimentaire en cette période de crise. Les colis en faveurs des plus fragiles ont explosé depuis l’apparition du Covid-19. Les élus demandent à l'Etat d'apporter le même soutien dans notre île, car les mairies et les associations qui œuvrent aux côtés des plus démunis se disent asphyxiées.
 

Des demandes alimentaires qui explosent

Selon le département, depuis le début de cette épidémie de Covid-19, la Croix Rouge de La Réunion a distribué 760 colis par semaine, contre 340 avant la crise du coronavirus. De son côté, la Banque Alimentaire des Mascareignes, qui travaille avec des associations et les CCAS des communes,  elle, a offert 2 000 colis par semaine contre 625 en moyenne. Après un mois de confinement, leur activité a augmenté de 140%.

Autre indicateur inquiétant, les profils des personnes dans le besoin sont de plus en plus variés. Il n’y a plus que des personnes âgées vulnérables ou des familles au chômage qui en bénéficient, aujourd’hui, il y a aussi des salariés privés de leur activité en raison de la crise économique provoquée par le coronavirus.
 

Une pénurie d’ici mi-mai

A ce rythme-là, le conseil départemental craint une pénurie d’ici la sortie de crise, prévue à la mi-mai. Il manquera 150 tonnes de denrées de première nécessité pour la Banque Alimentaire des Mascareignes et 60 tonnes pour la Croix Rouge.
 

L’aide de l’Etat

A travers leur motion de soutien, les élus du conseil départemental demandent à l’Etat de solliciter, en procédure d’urgence, une augmentation significative des dotations du Programme Européen d’Aide aux plus Démunis, et surtout de renforcer son accompagnement en faveur des acteurs de La Réunion, au même titre que les deux millions d’euros accordé à la Guyane et à Mayotte.

Cyrille Melchior, le président du département, fait appel aussi aux députés européens et tous les parlementaires pour porter au plus haut niveau la situation de crise sociale de l’île. Depuis le 27 mars, le département a également mis en place un pacte de solidarité et d’urgence sociale. Sur les 41 millions 500 euros engagés, près de 13 millions ont déjà été dépensés pour soutenir les Réunionnais les plus fragiles.