A l’arrêt depuis le début de la crise sanitaire, les 15 discothèques font face à une situation inédite. L’Etat a bien décidé d’apporter au secteur un soutien renforcé, mais les démarches restent lourdes et longues. Les perspectives de reprise sont inexistantes pour le moment.
Leurs portes restent désespérément closes, les pistes de danse vides, les boules à facette rangées. Depuis le début de la crise sanitaire il y a 10 mois, les 15 discothèques de l’île sont fermées. Les professionnels du monde de la nuit sont à l’agonie.
Des aides mises en place
Christine Rémy est gérante d’une discothèque. Elle n’en ouvre les portes que pour y faire la poussière 2 à 3 fois par semaine. Aujourd’hui, la situation est critique pour elle comme pour les autres professionnels de la nuit.
Pour faire face à l’arrêt de l’activité, Christine Rémy espérait beaucoup des aides promises, qui ne viennent plus ou pas encore. Le volet 1 du fonds de solidarité octroie 1 500 euros par mois, sous condition. Une aide perçue jusqu’il y a encore 2 mois. Depuis le mois dernier plus rien, mais la gérante ne sait pas pourquoi.
L’Etat, qui a récemment annoncé réduire progressivement le fonds de solidarité, s’est engagé à le maintenir pour le secteur. Depuis le 1er décembre, un soutien renforcé est apporté aux discothèques. Elles bénéficient d’une aide pouvant aller jusqu’à 10 000 euros par mois ou peuvent choisir une aide nouvelle représentant 20% du chiffre d’affaire mensuel, plafonnée à 200 000 euros par mois.
Un long parcours pour les obtenir
Mais voilà, pour en bénéficier il faut savoir être patient. Christine Rémy déplore le parcours du combattant réservé aux demandes d’aide. Le dossier est à transmettre à la Région, qui le passe à la préfecture, qui l’envoie au ministère de l’Intérieur.
Ce même dossier sera ensuite transmis à la DGFIP, la Direction Générale des Finances Publiques, qui après inspection le renverra à la Direction Régionale des Finances Publiques. C’est à partir de ce moment que le dossier sera financé.
Reportage de Réunion la 1ère.
Faire face aux lourdeurs administratives
La gérante de discothèque ne l’est plus vraiment. Désormais, Christine Rémy passe la plupart de son temps à monter des dossiers pour demander un soutien financier. Ses employés sont toujours au chômage, ses prestataires de services sont, eux, privés de ressources.
A La Réunion, comme dans l’Hexagone, les boîtes de nuit restent closes. Aucune perspective de reprise d’activité ne leur est pour le moment offerte par les autorités. La situation sanitaire actuelle laisse peu d’espoir, des réunions se sont pourtant tenues au ministère de la Santé, notamment, pour discuter d’un protocole de réouverture.