"Les Jours de la Nuit" dès ce soir à l'Entre-Deux

La 12ème édition des "Nuits sans lumière", devenue "Les Jours de la Nuit" débute dès ce soir à l'Entre-Deux. De nombreux acteurs s'engagent ainsi chaque année, à travers des campagnes d’extinction de l’éclairage, pour protéger les pétrels. La campagne a normalement lieu du 10 avril au 4 mai. 
Portée par le Parc national, la SEOR, la Société d’Etudes Ornithologiques de La Réunion, le Conseil de la Culture, de l’Education et de l’Environnement, et EDF Réunion, ces actions de "Jours de la Nuit" visent à lutter contre les éclairages nocturnes massifs ou mal orientés durant une période cruciale pour l’environnement, celle de l’envol des pétrels mais pas seulement. 
 
L’objectif est de protéger les pétrels de Barau, mais aussi les autres espèces menacées et désorientées par les éclairages nocturnes. L’opération permet également de préserver les écosystèmes destabilisés par l'éclairage comme c'est le cas chez certains insectes, poissons, amphibiens et reptiles.
Autres animaux impactés : les tortues marines, qui ont impérativement besoin de l’obscurité des plages pour se reproduire.

Le dispositif s'attachera aussi à protéger les êtres humains également touchés par les problématiques d'éclairage. 
 

Aujourd’hui, les différents acteurs de l’éclairage public cherchent à mieux éclairer et non pas à supprimer toutes les lumières. Pour cela, il faut mieux comprendre la construction de la demande en éclairage pour l’adapter aux pratiques et aux usages. À terme, l’objectif est d’intégrer le besoin d’obscurité dans les politiques publiques et de pérenniser cette démarche toute l’année. - Parc National de la Réunion

 

En 2019, 457 jeunes pétrels de Barau ont été signalés pendant l'ensemble de la période d'échouage en avril et mai. 389 ont pu être sauvés et relâchés. 
 


"Les Jours de la Nuit" dans un contexte de confinement


Confinement oblige, il n'y aura pas de programmation d'activités pour parfaire la culture de la population à la sensibilisation à la pollution lumineuse et à la protection de la biodiversité nocturne. Si d'aventure, un pétrel venait à s'échouer devant chez vous, installez-le dans un carton percé de trous afin que l'oiseau puisse respirer et contacter la SEOR au : 0262 20 46 65.
 
La commune de l'Entre-Deux, qui débute cette 12ème édition avec trois nuits d'avance, "a opté pour une remise en lumière lorsque la levée du confinement sera effective, l'extinction de l'éclairage public courant jusqu'au 4 mai minimum."
 


LES 5 RAISONS DE « MIEUX ÉCLAIRER »


Les acteurs de la lutte contre l'éclairage nocturne massif ont listé 5 raisons qui doivent inciter à une amélioration des infrastructures en place:

Pour améliorer notre santé
Aujourd’hui, plus de 80 perturbations sont considérées comme conséquences d’une exposition excessive aux éclairages : troubles du sommeil et de la concentration, agressivité, diminution des performances… L’excès de lumière artificielle est néfaste pour l’Homme ! La nuit noire est essentielle au maintien de notre rythme naturel.

Pour préserver la biodiversité de notre île
L’île de La Réunion est un des 34 « points chauds » de la biodiversité dans le monde et enregistre un taux d’endémisme record. L’éclairage massif nuit fortement aux espèces animales de l’île, toutes catégories confondues : pétrels, tortues marines, insectes, reptiles, chauve-souris, végétaux…

Pour réduire notre facture d’électricité
La lumière, ça coûte cher ! Si nous adaptions les éclairages publics et privés, nous pourrions faire des économies de 25 à 50 % sur la facture énergétique globale. Certaines communes réunionnaises les éteignent déjà en milieu de nuit généralement entre 22h et 4h du matin, toute l’année.

Pour ralentir le changement climatique
À La Réunion, la production électrique représente 47% de l’empreinte carbone. Au niveau mondial, l'électricité destinée à l'éclairage public et privé représente environ 5 % des émissions de gaz à effet de serre.

Pour mieux observer les étoiles
La lumière diffuse de l’éclairage public est une véritable gêne pour l’observation du ciel étoilé. Selon les mesures de l’Observatoire astronomique des Makes, il est désormais quasi impossible d’observer les étoiles sur les 30 premiers degrés au-dessus de l’horizon.