Levée de boucliers des biologistes de l’Hexagone et de La Réunion. Les 31 laboratoires d'analyses médicales Inovie Réunilab et Cerballiance de l'île sont fermés depuis ce vendredi 20 septembre. Un mouvement de grève national est en cours jusqu'à lundi et suivi à La Réunion.
L'origine du mécontement
À l’origine de leur mécontentement : les tarifs de leurs actes médicaux revus à la baisse. Une coupe budgétaire de la CNAM, la Caisse Nationale d'Assurance Maladie, qui fait craindre aux laboratoires une nouvelle baisse de leur chiffre d’affaires. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement leur demande de se serrer la ceinture.
L’accord signé en juin 2023 bafoué
Les biologistes reprochent à la Caisse Nationale d'Assurance Maladie d'avoir décidé de réduire de 9% les tarifs des actes, à compter du 11 septembre, sans concertation.
L’absence de gouvernement n’a pas arrangé les choses, la CNAM était contrainte de respecter son enveloppe budgétaire pour l’année. Elle a donc procédé à des coupes unanimes sans consulter les laboratoires d’analyses, d’où leur colère traduite par ces fermetures.
Chiffres d’affaires en chute de 20%
À La Réunion, une cinquantaine de sites Inovie Réunilab et Cerballiance sont fermés jusqu’à lundi matin inclus.
La coupe est pleine pour les syndicats représentants la profession de biologistes médicaux. Selon Frédéric Klein, le directeur général d’Inovie Réunilab, "les chiffres d’affaires ont baissé de 20% depuis 2022. Ce nouveau coup de rabot de la CNAM fait suite à d’autres baisses des tarifs des actes".
Trop c’est trop ! La profession a toujours accepté de participer à l’effort de réduction du déficit de l’assurance maladie, mais là c’est notre profession qui est aujourd’hui en danger.
Frédéric Klein, le directeur général d’Inovie Réunilab
Les salariés à leur poste, aucun public reçu
"Ce mouvement de grève n’impacte en rien l’activité des salariés", affirme Frédéric Klein, le directeur général d’Inovie Réunilab. Ils sont tous à leur poste, hormis ceux qui ont déposé des jours de congés. Ils s’occupent des facturations et du suivi qualité des laboratoires".
Les efforts d’investissements des laboratoires d’analyse sont compromis, rajoute Frédéric Klein. Il est formel : "les ouvertures de sites de proximité préconisées par l’ARS, l’Agence Régionale de Santé sont aujourd’hui fortement compromises".
Les biologistes réclament la réouverture de négociations
Les syndicats nationaux attendent impatiemment la nomination du futur ministre de la santé pour reprendre les négociations avec le gouvernement.
En attendant, la colère des biologistes ne faiblit pas.
Pour la profession, la situation fragilise les laboratoires de proximité et risque de provoquer des fermetures de sites fragiles, des réductions de personnel ou encore de moindres horaires d'ouverture.