Les personnels du foyer départemental de l'enfance de Terre Rouge à Saint-Pierre et Nord-Est réclament le CTI pour les maîtresses de maison et agents de la fonction publique hospitalière. La collectivité le leur refuse parce qu'ils n'effectuent pas, sur le papier, 50% de tâches éducatives auprès de ces enfants placés.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
La colère des personnels des foyers de l'enfance départementaux
Une cinquantaine de travailleurs concernés
Le CTI, Complément de Traitement Indiciaire, a été mis en place pendant la crise du Covid-19. Il s’agit d’une prime de 183 euros destinée à tout le personnel médico-social réquisitionné. Instauré le 13 juillet 2020, il a été élargi aux ouvriers en milieu hospitalier dans un décret publié le 30 novembre 2022. “À la base c’était une prime dans la période Covid pour tous les travailleurs réquisitionnés. On l’a été 24h/24h, notre établissement était ouvert, déplore France May, maîtresse de maison au foyer de l’enfance Nord Est. On se retrouve évincés de cette prime. On sait qu’on le mérite. On aide les éducateurs à encadrer les enfants. Quand par exemple on assiste des enfants lors d’un repas de Noël, on les accompagne”, conclut-elle.
“Le surveillant de nuit ou la maîtresse ne sont pas là pour faire uniquement du nettoyage, mais pour accompagner ces enfants-là dans les tâches au quotidien”
Yohan Sautron, représentant Force Ouvrière
Aujourd’hui, une cinquantaine de personnes sont concernées entre les maîtresses de maison et les surveillants de nuit, sur les deux foyers départementaux, selon Yohan Sautron, représentant Force Ouvrière, au foyer de l’enfance Nord Est. “Le surveillant de nuit ou la maîtresse ne sont pas là pour faire uniquement du nettoyage, mais pour accompagner ces enfants-là dans les tâches au quotidien”, explique-t-il.
Le CTI, partie immergée de l’iceberg
Selon David Morel, secrétaire général du foyer départemental Nord Est, ces personnes de la filière technique et ouvrière ont été oubliés. “Le CTI n’est que la partie immergée des problèmes que l’on relève depuis un an et trois mois. On met de côté ces agents, alors qu’ils sont sur le terrain 365 jours par an. Nous encadrons des jeunes en grande difficulté, nous avons besoin des moyens pour le faire dans de bonnes conditions”, déclare-t-il.
De son côté, le département propose une enquête d’expert qui débutera lundi prochain et qui durera 15 jours. A l’issue de cette enquête, ces experts statueront sur l'élligibilité ou non au CTI des maitresses de maison. Ces dernières menaces de n'exercer que ce qui est indiqué sur leur contrat de travail. Une situation qui pourrait mettre en porte-à-faux les educateurs et éducatrices s'ils ne recoivent plus d'aides de la part des maitresses de maison ou des veilleurs de nuit pour accompagner les enfants.