Les pharmacies de garde de La Réunion sont en grève ce week-end de Pentecôte

Pharmacie de la Trinité à Saint-Denis (image d'illustration)
Les pharmaciens de La Réunion ont répondu à l'appel à la grève des gardes au niveau national. Les professionnels alertent sur les pénuries de médicaments, les risques de libéralisation de la vente en ligne et réclament un milliard d’euros de revalorisation financière. Une nouvelle journée de grève est prévue le 30 mai.

Difficile de trouver une pharmacie ouverte, ce long week-end férié. Les pharmacies de garde sont en grève depuis le 18 mai, jusqu'à ce lundi 20 mai. Les pharmaciens de l'île répondent à l’appel à la grève au niveau national. Ils alertent sur les pénuries de médicaments, les risques de libéralisation de la vente en ligne et réclament un milliard d’euros de revalorisation financière. 

Seules les pharmacies réquisitionnées par l'Agence Régionale de Santé restent ouvertes ce week-end de Pentecôte. Une nouvelle journée de grève est prévue le 30 mai.  

Sabine Lény était l'invitée du journal de Réunion la 1ère : 

Interview de Sabine Lény, présidente du syndicat des pharmaciens

Quelles revendications ? 

Rémunération insuffisante, pénurie de médicaments, baisse des prix des médicaments et probable libéralisation de la vente en ligne sont les principales problématiques soulevées. "Le secteur est en tension", estime Sabine Lény, présidente du syndicat des pharmaciens Réunion / Mayotte. 

La dernière réunion avec l'Assurance Maladie, dans le cadre des négociations conventionnelles, n'a pas convaincue les syndicats de pharmaciens. Ces derniers réclament une revalorisation financière d'un milliard d'euros pour l'ensemble du secteur. "Nous sommes aux alentours de 670 millions en ce moment, c'est aberrant", s'insurge Sabine Lény. La présidente du syndicat des pharmaciens espère une revalorisation rapide et "à juste titre pour que l'on puisse fonctionner correctement", indique-t-elle."Nos charges augmentent, les industriels ne sont plus attirés par le marché français", ajoute Sabine Lény. 

Le projet de loi Ferracci irritent également les pharmaciens. Il tend vers la libéralisation de la vente en ligne des médicaments, "cela veut dire une libéralisation du capital du pharmacien, c'est inconcevable", martèle la présidente du syndicat des pharmaciens Réunion / Mayotte. 

Situation complexe 

D'après les derniers chiffres, 300 officines ferment chaque année au niveau national.

A La Réunion, la situation est aussi tendue. A Cilaos on a une pharmacie alors qu'il y en avait deux à l'époque, à Salazie il y a deux pharmacies au lieu de trois.

Sabine Lény, présidente du syndicat des pharmaciens Réunion / Mayotte

30 mai : journée morte

Une nouvelle journée de mobilisation est prévue le 30 mai. L'ensemble des pharmacies de l'île seront fermées. "Nous ne prenons pas en otage la population mais nous voulons qu'elle puisse connaitre la pharmacie telle qu'elle est actuellement", explique Sabine Lény. 

Il faudra composer le 15 pour savoir vers quelle pharmacie s'orienter.