Un tiers des garçons de 11-17 ans a visionné des contenus classés X. Un garçon sur deux âgé de 12 - 13 ans regarde des sites pornographiques chaque mois.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
La pornographie de plus en plus consommée par les préados
D’après un article du journal Le Monde, publié ce mardi 6 juin, la pornographie est de plus en plus consommée par les préadolescents. Leur exposition aux images pornographique a fortement augmenté ces dernières années et cela touche des adolescents de plus en plus jeunes. Ces chiffres sont révélés en plein dans la semaine nationale de la santé sexuelle, du 5 au 9 juin.
"Surfait, pas réel, sans affect"
"Le risque c’est une sexualité qui est vue comme étant consommée et consommable, où l’affecte n’a pas sa place, remarque le docteur David Goulois, psychologue clinicien, à Saint-Pierre.
Le jeune va commencer sa vie sexuelle au travers un rapport à l’autre purement pornographique au lieu d’avoir de l’affect.
Docteur David Goulois
Le psychologue prévient : "la pornographie vend quelque chose de surfait qui n’est absolument pas réelle".
"Un retrait complet de l'individu derrière l'image"
Pour le Dr Roland Rodet, médecin référent au Centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic de La Réunion (Cegidd), "ces images hypersexuées et cette société qui nous conforte dans l'image avec un retrait complet de l'individu derrière l'image" font qu'on a "tendance à s'exposer de plus en plus" aux comportements à risques. "D'autant plus que les jeunes, dans leur comportement, ont tendance à aller au-delà du cadre sociétal actuel", ajoute-t-il.
Les précisions du Dr Roland Rodet, médecin référent du Centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic de La Réunion, sur Réunion La 1ère :
Via le téléphone portable
Les trois quarts des moins de 18 ans utilisent exclusivement leur téléphone pour consulter les sites pornographiques. Ainsi, ils évitent le contrôle parental. Téléréalités, publicités, réseaux sociaux : les jeunes sont noyés d’images hyper sexualisées.
La plupart des préadolescents ne mettent pas de mots sur ce qu’ils voient. Entre la honte et la peur de se faire gronder, ces sujets sont souvent tabous, pourtant la seule solution est la communication et la prévention.
Communiquer au sein de la famille
Le docteur David Goulois recommande la mise en place du contrôle parental quand c’est possible. Mais surtout, "il faut une communication intrafamiliale autour de la sexualité qui soit libre et sérieuse, explique le psychologue. On doit parler de contraception, du rapport homme / femme dans le respect, de sentiments".
"La pornographie n’est pas une sexualité normale"
"L’idée n’est pas d’entrer dans le détail des pratiques, mais il faut comprendre que quand un partenaire ne veut pas, il ne veut pas et ça doit se respecter, poursuit le docteur David Goulois.
Il faut faire comprendre que la pornographie n’est pas une sexualité normale.
Docteur David Goulois
Limiter la place d’internet dans la vie des jeunes est impossible, en revanche le dialogue en amont avec des messages positifs et bienveillants sur la sexualité sont possibles.