Les producteurs de fruits s’inquiètent du manque de fret pour les exportations de fin d’année

Les fruits péï arrivent à maturité, l’exportation vers l’Hexagone a commencé. Mais avec la baisse du trafic aérien due au Covid, les producteurs s’inquiètent de ne pas avoir suffisamment d’avions pour les transporter. Ils attendent la confirmation de l’accompagnement de la région.

Ananas, letchis… En principe, sur le mois de décembre, 3000 tonnes de fruits péï sont exportés chaque année. La production transite vers la métropole par avion : en soute des avions de transport de passagers, par avions décommercialisés ou par avions cargo.

Le reportage de Marie-Ange Frassati

Les exportateurs de fruits sont inquiets, ils manquent d'avions pour faire partir leurs productions péi. Reportage

Cette année, avec la baisse du trafic aérien due au Covid, l’inquiétude monte chez certaines cooépratives. "La production elle est là, prête à être exportée, mais il manque de frêt", explique Gaël Dijoux président de l’OP (organisation de producteurs) Ana Fruits, qui représente 120 producteurs à la réunion.

Même constat selon David Cayrou, Directeur de la société d’exportation Philibon : "Avec le covid, les avions passagers ont ralenti, du coup on va devoir acheter des avions cargo plus cher."

Selon lui il manque aujourd’hui de quoi exporter 10% de la production globale, soit 300 tonnes.

"Aujourd’hui, on a comptabilisé qu’il nous faudrait 8 avions supplémentaires pour envoyer les fruits." "Globalement c’est une enveloppe de 200 à 400 000 euros," estime David Cayrou.

En attente de l'accompagnement régional

L’appel est donc lancé à la région, qui subventionne historiquement ces surcoûts au titre de la continuité territoriale. Gaël Dijoux président de l’OP Ana Fruits est inquiet : "Aujourd’hui rien n’est acté pour avoir les aides pour pallier au surcoût." Cet engagement de la collectivité reste très attendu, "pour pouvoir exporter nos productions correctement". L’OP Ana Fruits exporte chaque année 600 tonnes de letchis.

Une inquiétude partagée par le directeur de la société d’exportation Philibon David Cayrou :"Aujourd’hui si on n’a pas cette garantie de subvention, les avions cargo ne viendront pas et du coup c’est de la production qui restera par terre."