"Ne touchez pas à nos emplois" Le message était on ne peut plus limpide pour la centaine de personnels de la Chambre d'agriculture de La Réunion rassemblée au siège de la structure, à Saint-Denis, ce mardi 12 décembre, en marge du vote du budget 2024 en assemblée plénière.
Les salariés, qui ont fait part de leurs inquiétudes, ont annoncé dans la foulée une grève illimitée. Les comptes de la chambre verte étant dans le rouge depuis des années, ils redoutent de possibles suppressions de postes.
Contre la suppression de postes de techniciens
"Depuis des années, les financeurs font pression pour diminuer le nombre de postes alors que les postes de techniciens de la Chambre d'agriculture sont au service des plus "petits"", réagit Jean-Yves Payet, délégué du personnel.
"Quand on supprime un technicien à la Chambre, c'est 50 petits planteurs qui se retrouvent sans interlocuteurs, poursuit le syndicaliste de la CGTR. Il y a quand même 150 agriculteurs qui disparaissent chaque année, et pour que la saignée s'arrête, il faudrait que les décideurs proposent plus de postes et non pas moins !"
Un budget de 11,4 millions € voté
Alors que le personnel était mobilisé à l'extérieur, le budget initial de la Chambre d'agriculture pour 2024 a été voté dans l'après-midi en séance plénière. Reste que ce budget de 11,4 millions d'euros s'avère d'ores et déjà insuffisant.
"Ca ne remboursera pas la totalité des dettes mais ça nous permettra de payer nos charges courantes et notamment les salaires", a réagi Frédéric Vienne qui assuré qu'il n'y avait aucune menace immédiate pour les salariés.
Ecoutez l'interview de Frédéric Vienne sur Réunion La 1ère :
Revoir le mode de financement de la Chambre verte
Le président de la Chambre explique que la priorité est désormais de "pérenniser ces financements pour qu'ils ne soient plus aléatoires". La chambre est notamment financée par l'Europe, via le FEADER, le Fonds européen agricole pour le développement rural, mais également le Conseil départemental et par l'Etat.
Frédéric Vienne explique que la Chambre verte "subit ce genre d'incident à chaque fin de programme européen". "C'est à chaque fois le même refrain et ça occasionne des inquiétudes au sein du personnel, mais aussi chez les élus et les agriculteurs".
"Il faut travailler à une évolution du financement de la chambre qui est aujourd'hui obsolète", défend le président de la Chambre. Un président qualifié de "courageux" par le préfet de La Réunion Jérôme Filippini, également présent pour le vote du budget.
Le préfet salue les efforts de la Chambre
Le préfet dit avoir entendu les inquiétudes des salariés et il a également rappelé que les difficultés financières de la Chambre sont anciennes et qu'elles n'étaient pas le fait de l'actuel président.
"L'Etat est au soutien de la Chambre dans les efforts qu'elle fait pour conduire son plan de redressement", a assuré Jérôme Filippini, tout en indiquant qu'il n'y avait pas de solution facile...