Et si l’on demandait à des sapeurs-pompiers volontaires de venir trois mois à la Réunion pour surveiller les éventuels départs de feu ? L’appel à candidature lancé par la direction du SDIS 974 irrite les syndicats. 70 postes sont à pourvoir pour des missions de surveillance des feux de forêts durant la saison sèche, du 15 septembre au 15 décembre.
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Former des jeunes en lien avec l’ONF et le Parc National
C’est la solution retenue par le Syndicat Autonome des Sapeurs-Pompiers. Pour son président, Michel Mani, " laisser la porte ouverte aux saisonniers, c’est prendre le risque de pérenniser ce recours aux personnels extérieurs ".
Il compare la situation aux vendangeurs, qui, le temps d’une saison investissent une région de l’Hexagone, en étant " logés, nourris, et blanchis " D’après le syndicaliste, ces emplois pourraient être occupés par des jeunes réunionnais.
Quel message envoie-t-on aux jeunes qui galèrent quand on fait venir des gens de Métropole ?
Michel Mani, SAFPTR
Selon le syndicaliste, les candidatures locales existent, il suffirait de passer par le Pôle Emploi et les associations chargées de l’insertion, il serait possible de former rapidement des jeunes à la surveillance. Il envisage une formation en partenariat avec l’ONF et le Parc National de La Réunion.
Un contingent de 1500 sapeurs-pompiers volontaires à La Réunion
Cette décision n’obtient pas un meilleur accueil dans les rangs du syndicat National des Sapeurs-Pompiers (SNSPP-PATS 974).
Son référent département, Willy Lauret, qui a déjà reçu des appels de collègues du Nord de l’Hexagone intéressés par cette mission, considère comme « inconcevable » de ne pas se fournir localement en forces vives.
Pour le syndicaliste, l’équation est simple, sur un potentiel de 1500 sapeurs volontaires dans l’île, l’offre de 70 postes peut largement être couverte.
Des retards de paiements qui découragent
D’après le SNSPP-PATS 974, il n’y a aucun désengagement de la part des soldats du feu, plutôt des choix dictés par la raison.
Le syndicat assure que les pompiers déployés dans le dispositif de surveillance des feux de forêts sont souvent payés « trois ou quatre mois après ».
Le cas ne serait pas isolé. Willy Lauret l’illustre avec l’exemple des renforts envoyés à Mayotte pour aider à la lutte contre le covid-19, le syndicat s’acharne depuis deux ans pour que les vacations soient payées.
Conséquence de ces dysfonctionnements, les pompiers choisissent d’autres missions, comme la démoustication ou la vaccination, où les paiements sont réguliers.